Quand une légende passe, la mine ou l’encre sèche ! Hommage à Papa Wemba par Patty Bebe
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L’encre sèche quand il faut écrire sur Papa Wemba en son absence ! Une légende s’en est allée sans se taire. Mais me pardonnerai-je de ne pas dessiner quelques lignes d’encre noire pour célébrer une icône qui a bercé la jeunesse de mes parents et toute mon existence jusqu’au jour où il range son micro ? Regarder en mondovision son départ comme il le souhaitait, il l’a confié un jour à un confrère de la télévision, parait comme une mise en scène mais non, c’en est pas une. Il nous quitte définitivement. Quoi de mieux que de dire adieu à la scène sur scène ? Oui, Jules Shungu Wembadio Pene Kikumba, dit Papa Wemba quitte nos vies tel qu’il y est entré : en musique !

En devoir de mémoire, je me dois de rappeler qu’il n’était pas seulement une icône mondiale de la musique. C’était aussi un « trend setter », un initiateur pétri de créativité, l’homme grâce à qui la Rumba congolaise quitte sa case traditionnelle pour devenir électrique et langoureuse et va à la conquête du monde au-delà des frontières d’Afrique. . En plus d’être l’un des précurseurs de la « World Music » dans les années 80, Papa Wemba était aussi un sapologue dans le sens profond du terme. C’est lui qui lance le mouvement de la SAPE, société des ambianceurs et des personnes élégantes à la fin des années 1970, mouvement de dandys fondé sur une élégance flamboyante et exagérée qui s’est vite répandu dans la diaspora congolaise et dans le monde entier. Philanthrope et rassembleur, il fonde le village de Molokaï, près de Kinshasa, dont il s'autoproclame chef coutumier et instaure le port du béret comme partie intégrante de la tradition.

Avec son départ pour le pays de nymphes et des étoiles en traversant le fleuve Congo, l’Afrique perd une voix exceptionnelle, un ambassadeur de la musique et du savoir-vivre, une âme imbue de bonté et d’humilité qui savait tenir la main des plus jeunes et s’actualiser en fonction des tendances dans les confluences des décennies. Qui ne se souvient pas de Zaïko Langa-Langa, groupe au sein duquel il fit ses débuts. Nul n’ignore son label « Viva Musica », son album « Trait d’union », son tube « Mama » en hommage à sa mère ou à la mère tout simplement, de « Saï Saï », de « Wake Up » avec Koffi Olomide, de « Cavalier

Solitaire » avec JP Mpiana ou encore « Triple Option », le tout récent featuring avec Barbara Kanam ? On se rappelle aussi de « Analengo », "Maria Valencia" ou encore « Yolele », symboles de la « World Music » et de sa signature avec le label de Peter Gabriel, « Realworld » en début des années 90 qui a contribué à renforcer sa légendaire carrière artistique et ses nombreuses collaborations internationales ?

Personnellement, je me souviens de mon tournis sur scène, de mes déhanchements d’adolescente et de femme. J’en étais autant amoureuse que le père de mes enfants. Un amour que vient renforcer son dernier message à l adresse de l’Afrique alors qu’il lance au rythme son riche répertoire qu’il n’achèvera pas sur le podium fatal du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (Femua) à savoir : « Nous allons dire non aux terroristes ! »

Nous héritons ainsi en tant qu’Africains, de l’obligation de vaincre la menace terroriste afin d’honorer le dernier vœu de ce grand homme.

Papa Wemba, tu as porté de la plus belle des manières l’Afrique dans ta voix suave, dans tes veines et dans tes valises.

Toute l’équipe de Mbo@ttitude Magazine présente ses sincères condoléances à la famille Africaine et à la famille musicale si durement éprouvées et te souhaite un repos éternel!

Salut l’Artiste!

Patty Bebe

DP Mbo@ttitude Magazine

pattybebe@mboattitudemag.com

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