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© Le Jour : Franklin Kamtche
- 16 Apr 2016 05:07:34
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CAMEROUN :: Mbouda–Bagam : Le calvaire des paysans :: CAMEROON
Le chemin qui dessert l’un des plus grands bassins agricoles du Cameroun est un bourbier.
A la gare routière de Mbouda, les chargeurs se bousculent à la vue d’un client. Lorsque vous donnez la destination de Bagam, ils repartent aussitôt, sans faire de commentaire. « Voyez à l’entrée- là », vous conseille les plus gentils. Là, vous êtes approchés par de jeunes gens dépenaillés, qui veulent savoir où vous allez. Il n’y a pas de voiture comme espéré mais plutôt la moto.
Selon qu’il a plu ou non, vous paierez entre 600 et 1000 FCfa, puis accepter d’être « bâché [porté à deux] ». Dans le cas contraire, il faut payer les deux places. La route qui s’étend sur moins de 10km, est un vrai chemin de croix. Et en cette mi-journée du 6 avril 2016, il a longuement plu sur la région. Tout comme la veille. A peine a-t-on traversé l’hôpital de district de la ville que le dernier morceau de la route urbaine fait réfléchir. Il y a des tranchées sur la chaussée. 2km plus loin et on est bloqué par des camionnettes embourbées, qui reviennent de Galim.
Entre les sacs de vivres et les corbeilles de champignon, les personnes qui assistent les chauffeurs n’ont pas oublié de planquer des pelles-bêches, avec lesquelles ils creusent le talus pour fermer le trou. Les bourbiers sont nombreux et les élèves du lycée bilingue de Mbouda rural sont obligés de passer par les champs, où pousse déjà le maïs. La route glisse mais Georges N., le conducteur de moto, est un expert. Il maintient l’engin et son passager en équilibre en posant les pieds au sol.
Quelques mètres plus loin, des plaques indiquent un vaste terrain déclaré d’utilité publique pour la construction future des logements sociaux à Mbouda. En bas, le pont sur la rivière qui sépare Bagam de Bamessingue et Babete est presque effondré. Une voiture de tourisme y a échoué, alors que le chauffeur s’entêtait à rouler sous la pluie.
« Cette route va se dégrader progressivement jusqu’au retour de la saison sèche. C’est comme cela chaque année », révèle le conducteur de moto, présent sur la ligne depuis cinq ans. Lorsqu’on arrive au marché de Bagam, on a mis environ une heure en route. Presque le même temps qu’un bon piéton.
Ici, tout le monde partage une version consacrée de la malédiction qui s’abat sur le village. Depuis que Etienne Poufong, longtemps vice-président de l’assemblée nationale sous l’ancien régime, est mort sans réussir à mettre une lamelle de goudron sur cette voie. « Je ne suis pas sûr de voter la prochaine fois.
Vraiment ce gouvernement décourage », proteste le conducteur de moto lorsqu’on lui rappelle leur engagement politique derrière le parti au pouvoir. « Ça ne change rien », lancent furieusement ses collègues.
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