Production : Gaz domestique, les vraies causes des pénuries
CAMEROUN :: ECONOMIE

CAMEROUN :: Production : Gaz domestique, les vraies causes des pénuries :: CAMEROON

Au-delà du cas Sctm, la faiblesse de la production nationale, les aléas liés à la logistique d’une importation massive et une faible capacité de stockage expliquent la tension permanente sur le marché.

La tension est permanente depuis plusieurs années sur le marché de la distribution du gaz domestique frappé de pénurie de façon récurrente. La pénurie récurrente du gaz domestique de la Société de construction métallique (Sctm) dont les produits sont régulièrement en rupture n’est qu’une des manifestations d’un problème plus complexe. Les parlementaires en ont fait une préoccupation lors de la dernière session du parlement de mars, interpellant le gouvernement sur cette question.

Un rapport confidentiel de la commission de la production et des échanges du Sénat qui a siégé le 1er avril dernier, consulté par Le Jour, fournit des explications détaillées du ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana sur la crise du gaz au Cameroun. Sur le cas Sctm, on apprend que le ministre de l’Eau et de l’Energie a décidé de suspendre les livraisons en direction de cette société. Et Tradex, importateur et filiale d’une société nationale (Snh) s’est exécuté en suspendant ses livraisons pour une ardoise d’arriérés de paiement s’élevant à 4 milliards de F CFA.

La CBC a accepté de couvrir, dans un délai de deux mois, la créance de Tradex en accordant un prêt de 4 milliards de F CFA à reverser directement dans les comptes de Tradex. En attendant, la Sctm s’est engagée à payer au comptant les factures correspondant aux nouvelles livraisons. Le gaz Sctm devrait progressivement être à nouveau disponible. Quant au problème de fond, celui de la faiblesse de la production nationale de gaz domestique, le rapport de la commission de la production et des échanges du Sénat montre que le Cameroun importe plus des 2/3 de sa consommation.

Le Nigéria, le Congo Brazzaville et la Guinée Equatoriale sont notamment les pays de provenance de l’essentiel du gaz consommé localement. La Société nationale de raffinage (Sonara) à qui le gouvernement a confié la mission de mettre un terme à la tendance à l’importation en grande quantité du gaz n’a pu atteindre cet objectif, pour des raisons liées « à la maîtrise de la technologie », a expliqué le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana aux membres de la commission de la production du Sénat.

Dans les plans du gouvernement, la Sonara devait en effet produire 80% du gaz consommé au Cameroun. Seule la part marginale de 20% pouvait être laissée à l’importation. A en croire le rapport de la commission de la production et des échanges du Sénat, l’inverse s’est produit, ce qui voudrait dire que le Cameroun produirait 20% du gaz qu’il consomme et en importerait 80%.

Les aléas liés à la logistique de l’importation sont un autre facteur gênant de l’approvisionnement du marché local en gaz domestique : « Il n’y a qu’un seul butanier qui assure la navette, avec comme phénomène aggravant une insuffisance de la capacité de stockage au niveau de Bonabéri qui est le principal point de stockage », relève le rapport.

Sur la question de la capacité de stockage, des efforts ont porté cette capacité de 1400 à 2500 tonnes à Bonabéri tandis que d’autres points de stockage sont en construction à l’intérieur du pays. L’autre facteur limitant, mis à l’index par le ministre du Commerce, cité dans le rapport, est l’accès au chenal du port de Douala pour les navires à grand tirant d’eau.

La solution qui tarde à arriver est l’entrée en fonction du port en eau profonde de Kribi. Luc Magloire Mbarga Atangana a en outre fait état des négociations entreprises avec Tradex pour l’affrètement des navires ayant une grande capacité de stockage et pouvant stationner au large des côtes camerounaises.

Lire aussi dans la rubrique ECONOMIE

Les + récents

partenaire

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo