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© Le Jour : Prince Nguimbous
- 14 Apr 2016 00:21:30
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CAMEROUN :: Fonction publique : Les agents présumés fictifs assiègent les ministères :: CAMEROON
Plusieurs milliers de fonctionnaires, contractuels et agents décisionnaires privés de salaire s’activent à clarifier leur situation avant ce 29 avril. Reportage.
Dans les couloirs de certaines Directions des ressources humaines des ministères, l’ambiance est à l’affolement et à la tristesse des « agents publics » privés de salaire depuis quelques jours. C’est le constat fait hier, 12 avril, à l’Education de base, aux Enseignements secondaires et à la Santé publique. Des hommes et femmes venus des dix régions du Cameroun sont nombreux qui traînent fiévreusement des documents assiégeant pratiquement les services centraux pour pouvoir clarifier leur situation avant le 29 avril prochain.
En cette matinée du 12 avril, grande affluence devant la porte 301 du ministère de l’Education de base, où se situe la Direction des ressources humaines. Une note affichée à l’entrée informe les usagers sur les pièces à fournir dans les dossiers de requête. En plus du nom, prénom, du matricule, du poste d’affectation, chaque agent public présumé « fictif » doit également fournir son acte de recrutement, sa note de prise de service, une note de présence effective au poste. Près de la porte 301 se trouve un jeune homme couvert de sueur qui tient dans ses bras une chemise contenant toutes les pièces exigées.
Cet homme de 34 ans s’appelle Oumarou Agoula. Il est enseignant à l’école publique de Péré, un établissement situé non loin de Kousséri dans la région de l’Extrême-ord. Il dit être parmi les 25 000 fonctionnaires recrutés en 2011 pour le compte du ministère de l’Education de base. Son calvaire commence lorsqu’il se rend, le 28 mars dernier, dans une banque à Kousséri pour percevoir son salaire. Au guichet, il apprend que ledit salaire n’a pas été viré. Une information qui a failli le plonger dans la démence :
« Depuis 2012 que j’ai pris mon service à Péré, je n’ai jamais été absent. Je travaille dans une zone enclavée, où l’accès est très difficile. Depuis que mon salaire a été suspendu, j’ai des difficultés pour subvenir à mes besoins les plus élémentaires. J’ai emprunté 80.000F.Cfa pour venir régulariser ma situation et je dors ici à Yaoundé chez un ami ». A la Direction des ressources humaines du ministère de l’Education de base, un fonctionnaire vient régulariser sa situation quasiment toutes les cinq minutes. Au secrétariat où les dossiers sont reçus, une dame confie au Jour que depuis le début de cette opération de clarification, il y a 10 jours, elle reçoit en moyenne 40 personnes par jour qui viennent en majorité des zones rurales.
Ça presse au Minsanté
Au ministère de la Santé publique, un dispositif particulier a été mis en place pour recevoir les agents publics privés de salaire. Le hall du 5ème étage a été transformé en salle d’accueil. Sur un format A4 fixé sur une table, on peut lire cette indication : « Fonctionnaires suspendus de salaire ». Ce 12 avril, les dossiers sont reçus par Marcellin Bindi, cadre au Minsanté. A cause des sollicitations des uns et des autres, il n’arrive pas à décrocher son téléphone portable qui sonne presque sans arrêt. Autour de lui, il y environ 50 agents qui tiennent fermement leur dossier.
Parmi ces personnes, Loe Bikoye, personnel de santé en service à Mbangassina dans le département du Mbam-et-Kim. Celui-ci explique : « Je suis fonctionnaire depuis 15 ans je percevais normalement mon salaire jusqu’au mois dernier lorsque j’ai été informé que mon salaire n’a pas été viré ».
Marcellin Bindi, le cadre du ministère de la Santé qui reçoit tous les dossiers explique : « Depuis que le processus d’identification de ces fonctionnaires a débuté, je reçois entre 80 à 110 personnes par jour. Nous invitons les autres à déposer leurs dossiers avant le 25 avril prochain. Tout a été mis en oeuvre dans notre ministère pour faciliter l’accueil de nos collaborateurs privés de salaire et nous espérons que pour certains, la situation reviendra bientôt à la normale ».
A la porte 312 du ministère des Enseignements secondaires ce 12 avril, les fonctionnaires se bousculent. Une jeune fille avec un bébé entre les mains est venue régulariser la situation de sa grande soeur qui se trouve dans un village de la région du Nord-Ouest. « Ma soeur n’a pas pu trouver de l’argent pour venir ici, je suis obligée de la substituer, mais ce n’est pas facile », se désole la jeune maman.
Selon les informations recueillies hier, les personnes suspendues de salaire depuis le mois dernier sont en majorité issus de quatre départements ministériels : l’Education de base, les Enseignements secondaires, la Santé publique et le ministère des Forêts et de la Faune. Ils ont jusqu’au 29 avril pour justifier leur statut dans la fonction publique.
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