Boko Haram : pourquoi l’Extrême-Nord ?
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Depuis qu’ils sévissent au Cameroun, c’est essentiellement dans le Septentrion, et plus précisément à l’Extrême- Nord, que les terroristes ont jeté leur dévolu.  

On peut penser qu’à l’origine, il s’agit d’un problème de proximité. Frontalière d’abord, avec les milliers de km de bandes terrestres avec le Nigéria, mère nourricière de Boko Haram. Des frontières pour la plupart poreuses, et donc très difficiles à contrôler, même dans le cas de simples marigots. Avant la menace Boko Haram, le mot « frontière » ne revêtait pas plus de sens que sur une carte géographique dans certaines collectivités, et on ne faisait pas trop la différence entre Kerawa du Nigéria, ou Kerawa du Cameroun, car ici, tout le monde est, se sent frère. D’un côté ou de l’autre de la frontière, on retrouve des membres d’une seule et même famille, qu’ils soient Nigérians ou Camerounais.

On traverse pour aller au champ, au point d’eau, au marché, et on rentre chez soi comme si de rien n’était. Même en ratissant plus large, des 02 côtés de la frontière, d’autres personnes présentent le même faciès, arborent le même style vestimentaire, s’expriment couramment dans la même langue, et (ou) ont en commun, la religion. On peut comprendre qu’il ait pu être facile aux adeptes de Boko Haram répondant à ce profil de se fondre dans le décor pour fomenter leurs forfaits.

L’exercice se serait avéré plus ardu sans doute, s’il s’était agi d’une bande d’assaillants Blancs, Jaunes, d’Indiens, de Pygmées, ou d’une invasion meurtrière de Schtroumpfs voyous. Ce véritable bouillon de culture sociologique et frontalier pourrait peut-être tenter d’expliquer, d’une certaine manière, les complexités de cette guerre asymétrique à laquelle le Cameroun doit faire face, et les complicités présumées de certaines franges de la population autochtone.

Au-delà, bien sûr, de l’éloignement géographique d’avec les autres régions du Cameroun, ou encore, des réalités telles la pauvreté, l’ignorance, la sous-scolarisation etc., qui constituent aussi croiton, autant de gouffres d’inégalités dans lesquels Boko Haram puise sans vergogne pour bourrer de son inspiration diabolique, le crâne vide, ou laver le cerveau de jeunes kamikazes qui se font exploser dans les rues. Les similitudes avec le Tchad voisin, distant de Kousseri de quelques mètres à peine et dont la capitale, N’djamena, fait régulièrement l’objet d’attentats terroristes sanglants, fait de l’Extrême-Nord, le carrefour idéal de la nébuleuse Boko Haram.

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