Ces statistiques ont été révélées par une enquête.

Malgré de nombreux efforts déployés par les responsables de la planification familiale (PF) dans la région de l’Adamaoua et certains partenaires de la Santé publique, la prévalence contraceptive moderne demeure faible. Selon une enquête menée localement par la composante II du projet d’appui à la santé de la reproduction en 2015, seulement, 10,6% des personnes dans l’Adamaoua utilisent les méthodes contraceptives. Bien qu’elle occupe le 8e rang sur le plan national et le 1èr dans la partie septentrionale, beaucoup reste à faire. Cette même enquête révèle qu’en 2015, la région a fait usage de 192 000 préservatifs masculins, 117 000 plaquettes de pilules, 171 stérilets, 743 implants et 32 contraceptions chirurgicales volontaires (CCV). Pour une population de 1 183 551 habitants, ce résultat est insuffisant, selon l’équipe en charge de la planification familiale. Sur les neuf districts de santé que compte la région, sept sont couverts par le service du planning familial et le projet d’appui à la santé de la reproduction (Pasar).

Les districts de santé de Djohong et Bankim  attendent toujours le programme de vulgarisation de la planification des naissances. A cet effet, plusieurs facteurs freinent l’utilisation des méthodes contraceptives. Dans ce cas de figure, les agents de santé parlent de l’insuffisance à l’accès aux services de la santé de reproduction et des ruptures fréquentes des produits de la planification familiale.

RENFORT DE COMMUNICATION

Pour inverser la tendance et amener les habitants à adhérer au programme, le point focal régional du PF veut désormais associer les radios communautaires. C’est dans ce cadre que 12 hommes de médias issus des six radios communautaires de la région ont été sollicités pour intégrer des campagnes de sensibilisation sur planning familial dans leurs différentes tranches d’antennes. La rencontre du 8 au 11 janvier à Dang, a permis aux deux parties de maximiser leurs efforts afin de toucher la cible. «Nous les avons réunis ici pour qu’ils nous aident à susciter la demande des services et de favoriser l’accès aux méthodes contraceptives par la population. Nous les avons aussi accompagnés à l’élaboration des plans médias sur les activités de promotion de la planification familiale», a expliqué Daouda Djida, point focal de la planification familiale dans la région de l’Adamaoua.

Des propos du Dr Hamadicko Harouna, le délégué régional du ministère de la Santé publique pour l’Adamaoua, il ressort dès lors que «Toutes les femmes ont besoin de contraception pour leur santé et pour éviter les risques. La contraception aide à assurer une issue favorable de la grossesse en contrôlant un certain nombre de facteurs de danger. En contrôlant ces facteurs de risques, on peut diminuer de façon considérable les décès maternels et infantiles afin d’augmenter les chances de grossesses et de naissances sans problème». A côté de ces radios communautaires, la délégation régionale du ministère de la Santé publique va, elle aussi, intensifier son action avec le projet d’appui à la santé de la reproduction (Pasar II) et la Coopération technique allemande (Giz).

L’accent sera prioritairement mis sur la formation du personnel de santé et pour équiper en matériels certaines structures sanitaires. Diminuer les tarifs pour l’ensemble des méthodes de planification familiale, mettre en place un système de suivi et d’encadrement sur le terrain, tout comme un système d’information sanitaire renseignant mensuellement sur les résultats atteints et les problèmes rencontrés, ce sont entre autres les principales résolutions prises lors de cette rencontre avec les responsables des radios. Avec ces efforts conjugués, la planification familiale des naissances fera long feu dans la région château d’eau du pays.