Mauvais choix tactiques, retard dans l’atteinte des résultats escomptés de sa mission de reconstruction, rejet populaire, et manque de respect envers sa hiérarchie sont autant de faits reprochés à l'Allemand.

Annoncée pour avoir lieu dans les prochains jours, la prorogation du contrat de Volker Finke à la tête de l’encadrement technique des Lions Indomptables a été annulée. Le tacticien allemand a été limogé de son poste vendredi 30 octobre dernier, par le Comité exécutif de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot). «Nous avons froidement examiné la situation du staff technique de l’équipe nationale. Après cette analyse, nous avons pensé que Volker Finke n’était plus l’homme de la situation», a expliqué à la presse, Tombi A Roko, le président de l'instance camerounaise de football.

Manque de respect envers la hiérarchie

De sources concordantes, les malheurs de Volker Finke ont commencé après la défaite infligée au Cameroun par le Nigéria (0-3), en match amical, le 11 octobre dernier en Belgique. Le tacticien allemand avait aligné une équipe handicapée à certains postes, suites aux forfaits du défenseur central, Joël Matip ; de l'attaquant, Eric-Maxim Choupo-Moting ; du milieu récupérateur, Enoh Eyong ; et du défenseur-latéral droit, Allan Nyom. Trois joueurs importants, mais pour lesquels l’entraîneur n’avait pas jugé nécessaire de prévoir des remplaçants. Résultat, Finke a par exemple dû utiliser Sébastien Bassong, un défenseur central, au poste de latéral droit. Logiquement, les Camerounais ont été humiliés. «Son jeu (de Finke, Ndlr.) était devenu stéréotypé, sans inspiration de ses joueurs qu’il met sur le terrain, sans stratégie devant nous mener à la victoire», décrypte le patron du football camerounais qui avait après cette défaite, adressé une demande d’explication au sélectionneur qui n’aurait pas jugé bon de répondre à cette demande.

Mauvais résultats

«Il (Volker Finke Ndlr.) a reçu une demande d’explication, et il n’a pas répondu dans les délais qui lui avaient été donnés pour le faire. C’est un manque de respect non seulement envers le président de la Fécafoot, les Camerounais, mais aussi notre pays», a-t-on appris d’un employé du secrétariat général de la Fécafoot. Et il n’y a pas que ça. Il est également reproché à l’entraîneur allemand de faire de mauvais choix tactiques, et de ne pas parvenir à remplir avec promptitude, les missions qui lui sont assignées. Car même s’il a réussi à qualifier le Cameroun à la Coupe du monde de Brésil 2014 et à la Coupe d’Afrique des nations, de Guinée Equatoriale 2015, reste que les changements qu’il a souvent apportés dans son groupe au moment des phases finales de ces deux compétitions ont coûté cher aux Lions. Tenez, au Mondial le Cameroun a terminé dernier de la classe (3 défaites, 9 buts encaissés, 1 but marqué). Et à la Can, Stéphane Mbia et ses coéquipiers ont été éliminés au premier tour après deux matchs nuls et une défaite face à la Côte d’Ivoire qu’ils avaient corrigé en match aller des éliminatoires à Yaoundé, 4 buts à 1.

Autant d’éléments qui ont amené Volker Finke à être vomi par une bonne partie de Camerounais. «Il y a un rejet populaire», pense Tombi A Roko qui explique ensuite que : «nous avons pensé que nous devons redonner confiance à cette équipe qui a pourtant des talents. C’est pourquoi nous avons jugé qu’il est bon de se séparer de Volker Finke». Pour mémoire, Finke est arrivé à la tête de la sélection fanion en fin mai 2013, pour un mandat de deux ans. Il est remplacé par ses deux adjoints camerounais : Alexandre Bélinga et Bonaventure Djonkep, qui assureront l’intérim jusqu’à nouvel ordre.