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© Mutations : Nadine Guepi
- 15 Sep 2015 14:55:46
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CAMEROUN :: Justice : Pourquoi les prisons sont surpeuplées :: CAMEROON
La lenteur des procédures et la non application des peines alternatives gonflent davantage les effectifs des lieux de détention.
L’incendie qui s’est déclaré samedi dernier à la Prison centrale de New-Bell à Douala remet à l’ordre du jour le phénomène de la surpopulation carcérale dans les prisons du Cameroun. Promiscuité, vétusté des locaux, avec des soucis d’évacuation des eaux souillées, constituent la caractéristique majeure des soixante-dix-huit prisons du Cameroun. Pour supporter le trop-plein de détenus dans les prisons, l’on en est parfois arrivé à se rabattre sur des constructions en matériaux provisoires. C’est le cas du quartier des condamnés à mort de la prison de New-Bell, d’où est parti le feu.
Rien d’étonnant que des installations électriques qui datent de Mathusalem provoquent un court-circuit, comme évoqué samedi dernier. En 2014, la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés (Cndhl) indiquait que le pénitencier de New-Bell contenait 2952 détenus, pour une capacité de 800 places. Des statistiques qui sont également observables dans les autres prisons du pays. «A la prison de Kondengui, à Yaoundé, l’on dénombre environ 4200 détenus. Ces détenus sont encadrés par 393 personnels. Ce qui est insuffisant, par rapport au ratio international», indiquait Francis Sabeng Oloumou, chef service administratif et financier à la prison de Kondengui, le 5 juin dernier. C’était lors d’une conférence de presse sur l’implémentation d’un projet d’humanisation des conditions de détention et de protection des droits des détenus, dans les prisons de Yaoundé, Douala, Bafoussam, Garoua et Mbalmayo.
Travaux d’intérêt général
D’après le rapport sur la situation de référence des indicateurs de la chaine pénale au Cameroun, réalisé par l’Institut national de la statistique (Ins), en 2013, les prisons fonctionnelles qui doivent accueillir 17 895 détenus, en contiennent, en fin 2013, presque 27 000 âmes. Cette surpopulation carcérale s’observe dans les sept régions dotées de prisons. En ce qui concerne le personnel d’encadrement, on comptait environ 2720, soit plus de neuf détenus pour un gardien de prison. Ce ratio est supérieur à la norme, qui recommande un gardien pour cinq détenus. On est encore loin des normes prescrites par les organismes internationaux. Une situation qui risque de perdurer. Car, les habitudes ont la peau dure. Les peines alternatives comme le paiement des amendes, les condamnations aux travaux d’intérêt général, ne sont pas manifestement l’apanage du système judiciaire au Cameroun.
D’après le rapport de l’Ins de 2013, au 31 décembre 2013, 16 841 personnes sur les 27 000 détenus sont placés sous mandat de détention provisoire dans les prisons du Cameroun. Dans la même veine, le Cndhl constate, en 2014, que sur les 2952 détenus, 264 sont en détention provisoire, soit un taux de 70%. Pis encore, les détenus concernés par ce pourcentage sont en prison pour des délits, alors que dans le Code pénal, «la liberté est la règle et la détention l’exception». De plus, des contraintes par corps sur un mineur et sur des personnes qui ont 70 ans sont exigées, contrairement aux dispositions de l’article 565 du Code pénal. Autant de faits en plus des lenteurs procédurales qui gonflent davantage les effectifs carcéraux.
Un problème d’ailleurs reconnu par le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Laurent Esso, lors du conseil de cabinet tenu le 28 août dernier, dans les services du Premier ministre, à Yaoundé. Le garde des Sceaux a souligné que l’appui de la coopération internationale a permis de réaliser d’importants progrès au plan infrastructurel. «En témoignent la construction de 6 nouvelles prisons, dont 3 sont déjà fonctionnelles à Ngoumou, Ntui et Baham ; la réhabilitation et l’extension des 10 prisons centrales et 47 prisons principales et secondaires, le recrutement quinquennal de 305 personnels pénitentiaires en cours». Des chantiers qui, selon le ministre, demandent une revalorisation des dotations budgétaires. A l’issue de cet exposé, le chef du gouvernement a demandé au garde des Sceaux «d’intensifier les actions entreprises afin de réduire de manière significative la surpopulation carcérale».
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