Immigration : De l’esclave moderne au Moyen-Orient
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Parties à la recherche des meilleures conditions de vie vers ces pays arabes pour la plupart, elles sont nombreuses à voir leur vie devenir un véritable cauchemar.

L’image a fait le tour des réseaux sociaux. Un corps sans vie couvert d’une étoffe de tissu, du sang et une valisette noire tout près de la victime. En effet, le publicateur  accompagne sa photo d’une illustration. « Voici une image qui m’est parvenu ce matin en provenance du Liban. C’est une jeune femme  de nationalité camerounaise qui a travaillé dans un couple libanais pendant 3 ans, et quand elle a réclamé son argent, elle a été torturée et tuée par son patron », explique l’auteur du post.  Si dans les commentaires, certains contestent la nationalité de la victime, les faits sont les mêmes. C’est une autre victime de la barbarie humaine que vivent les Africaines,  dans les pays du Moyen-Orient.  Le cas de cette jeune femme n’est pas unique. Il y a quelques jours, notre rédaction a été contactée par une autre victime, qui réside actuellement au Koweït.  

Pour des mesures de sécurité, elle  garde  l’anonymat. Son histoire est loin d’être un conte de fées. «Je voulais partir à l’étranger et surtout en France. J’ai rencontré un homme et il m’a dit que comme j’étais hôtelière, il doit me trouver un travail dans un hôtel au Koweït, parce que la procédure de la France était longue », explique-t-elle. Seulement après obtention du visa,  le voyage dans ce pays du Moyen-Orient  sera  le début d’un long calvaire. «Dès  que je suis descendue de l’avion au Koweït, on me prend mes papiers et on m’amène dans un domicile comme domestique.

Et depuis j’y travaille pratiquement sans repos», ajoute-t-elle. Sa vie est devenue un enfer. Entre les bastonnades, les viols et même le décès de certaines filles d’origine africaine, celle-ci est habitée par une angoisse. «J’ai même vu des filles qui ont été brûlées par de l’huile bien chauffée. Tu ne manges pas, tu ne dors pas, j’ai été enfermée dans la douche avec un produit toxique. Je suffoquais et c’est en cassant la porte que j’ai eu la vie sauve », témoigne la victime.  Le retour au pays natal devient la solution idoine, mais, « quand tu dis  à tes «vendeurs» que tu veux rentrer au pays, ils ne veulent pas, ils cherchent à  te revendre chez une autre personne, c’est une sorte de traite négrière ».    

Un trafic masqué de jeune femme

Si le départ vers les pays du Moyen- Orient émane de la quête  à un mieux-être, il n’en  demeure pas moins que de  nombreuses agences pullulent au Cameroun et recrutent ces dernières, sous des contrats au préalable juteux. « On vous dit à la signature du contrat au Cameroun, que vous seriez logé, nourrit et bien payé, soit 150 mille pour la première année, 200 mille pour la seconde et 300 pour la troisième année », confie Marlyse Etemé, victime de retour au Cameroun. De même, les annonces écument les chaînes de télévision et même sur internet, et plusieurs sites avec des promesses aguichent les potentielles victimes.

Les filières régulières sont même connues, hôtellerie, femme de ménage, femme de chambre et baby Sister. Et même à côté de ces agences on apprend, qu’il y a des complices de cette activité,  qui n’est autre  qu’un trafic masqué de jeune femme au Cameroun. Pour la victime sus évoquée c’est par le biais d’un certain monsieur  Jacques Yemli Takou, résident au Cameroun qu’elle a puis obtenir le Visa. «C’est quand je suis arrivée ici, que je me suis rendu compte, qu’il avait des complices. Ils nous vendent comme des marchandises», se désole-t-elle. Pour en savoir plus, nous avons essayé de joindre ce dernier, malheureusement le numéro reste indisponible.  Abandonnées à leur propre sort, ces filles loin de leur pays natal et sans représentation diplomatique  du Cameroun au Koweït ne demandent qu’une chose, «revenir au pays natal».  

© La Nouvelle Expression : Lucienne Wouassi

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