Cameroun - Nigeria : Buhari à Yaoundé, ça se confirme !
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Le droit de poursuite contre Boko Haram ou encore la gestion des populations vivant encore à Bakassi, sont autant de sujets inscrits à l’ordre du jour de la rencontre avec Paul Biya. À la suite de cette visite, le président Nigérien, Mahamadou Issoufou est attendu au Cameroun.

Ainsi que nous l’annoncions en exclusivité dans notre édition du lundi 13 juillet, des sources crédibles, à La Météo, ont confirmé que le président de la République fédérale du Nigeria sera en visite au Cameroun le 29 juillet. Selon ces mêmes indiscrétions, une intense activité diplomatique est actuellement à pied d’œuvre entre Yaoundé et Abuja afin d’apporter les derniers réglages à l’agenda des deux chefs d’État. Notamment, la durée du séjour de Muhammadu Buhari en terre camerounaise et les différentes questions à inscrire à l’ordre du jour du tête à tête entre les deux hommes. D’ailleurs, après un séjour d’une semaine environ à Mvomeka, est rentré à Yaoundé hier soir et s’apprête accueillir à son voisin et frère nigérian. Les deux chefs d’État, au cours d’un entretien qui durera une heure environ, apprend, feront le tour des relations entre les deux pays qui partagent une frontière de plus de 1000 km.

Mais dans les états-majors où se prépare cette visite, il se murmure avec instance que la coopération militaire entre les deux pays frontaliers, engagés dans la lutte contre la secte islamiste Boko Haram, sera l’un des sujets majeurs de l’entretien entre Paul Biya et le successeur de Goodluck Jonathan. Avec en toile de fond le droit de poursuite entre les deux Etats. En effet, dans la lutte contre les enragés de Shekau Abubakar, la question du droit de poursuite entre le Cameroun et le Nigeria pose un réel problème depuis des années. Dès 2012 en effet, avec les premiers actes terroristes d’envergure commis par la nébuleuse au nord du Nigeria, les autorités de ce pays avaient saisi Yaoundé afin de pouvoir poursuivre les «fous d’Allah», qui souvent se repliaient en territoire camerounais après leurs forfaits. Selon nos sources, les forces de défense camerounaises avaient alors émis des réticences quant à l’intrusion de soldats voisins dans le septentrion.

Droit de poursuite.

Pourtant, en 2013, lorsque la secte islamiste commence à sévir au Cameroun, l’armée de Paul Biya ressent à son tour le besoin d’attaquer les bases de Boko Haram de l’autre côté de la frontière. Mais Godluck Jonathan refusera toute intervention étrangère à l’intérieur des frontières de son pays. Il se murmure, dans le sérail, que cette question du droit de poursuite aurait une fois de plus été posée par les autorités camerounaises lors du mini-sommet africain consacré à la sécurité au Nigeria, tenu le 17 mai 2014 à Paris. Les officiels nigérians avaient alors, une fois de plus, donné une fin de non recevoir à cette doléance. Depuis lors, les armées des deux pays sont incapables de coordonner leurs actions afin d’enrayer les exactions du groupe jihadiste. Selon des indiscrétions, les chefs d’Etat du Cameroun et du Nigeria entendent désormais engager des actions fortes, dont le droit de poursuite, pour anéantir les méfaits des islamistes de part et d’autre de leur longue frontière terrestre.

L’autre point prévu à l’ordre du jour, lors de la rencontre du 29 juillet, indiquent nos sources, est la gestion des populations nigérianes vivant dans la presqu’île de Bakassi. Pour nombre d’observateurs, Muhammadu Buhari aurait toujours été opposé à la rétrocession de la péninsule au Cameroun. Le général, une fois converti à la vie civile, avait estimé, apprend-on, que les autorités camerounaises ne devaient pas forcer ses quelque 250.000 compatriotes vivant dans la péninsule à quitter la zone ou à changer de nationalité. Il demandait la préservation de leurs cultures, langues et croyances ; leurs droits à poursuivre leurs activités agricoles et de pêche, à protéger leurs propriétés et leurs droits fonciers coutumiers.

L'Accord de Greentree, signé le 12 juin 2006 aux Etats-Unis, prévoit tout de même de ne pas soumettre les Nigérians vivant dans la péninsule à des impôts, taxes ou devoirs discriminatoires et à les protéger de tout harcèlement. Mais, pour les autorités, les originaires du Nigeria doivent se naturaliser ou être traités comme des étrangers. Il s’agira donc d’aplanir ce point d’achoppement. Et bien d’autres divergences encore.

© Source : La Météo

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