Yaoundé : plus de cinquante maisons détruites à Mvog-Ada
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Suite à la reprise de l’opération coup de poing du délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine, Gilbert Tsimi Evouna, le 7 juillet.

C’est reparti avec les casses dans la capitale politique. En effet, Tsimi Evouna s’est réveillé et reprendre les déguerpissements des populations des zones marécageuses. Le quartier populaire «Fanta Citron» figure dans le répertoire des nouvelles cibles du super-maire. Les populations l’attendaient le moins ce jour. Vers 10 heures, elles ont vu débarquer les bulldozers de la communauté urbaine et engager les destructions. Ce fut un déménagement à pas de course pour sauver ce qui pouvait encore l’être.

Sans coup férir, toutes les maisons marquées de croix Saint André ont été démolies. «Je n’étais pas à la maison cette matinée là. C’est de mon lieu de service qu’on m’a appelé pour me dire qu’on cassait le quartier. Je suis revenu aussitôt constater», exprime un sinistré les larmes dans la voix, rencontré lundi dernier sur les lieux, en train de fouiller pour tenter de ressortir certains de ses effets enfouis dans les ruines. Au quotidien, le site est visité par les anciens habitants il y a une semaine, dans l’optique de déterrer les éventuels biens. Très vite, ce site est devenu le lieu par excellence du rassemblement des enfants du coin convertis en «archéologues de fortune».

Ces petits collectionnent tout ce qui leur passe par la tête et entre les mains. «J’ai ramassé les cuillères que j’ai ramené chez nous. Mes amis ont trouvé des plats et des marmites.», confie Henri, un enfant de 10 ans et dont la maison de ses parents a échappé de justesse à l’exaspération des engins de ‘’Jack Bauer’’. Selon les informations glanées sur le terrain, certains infortunés du lieu dit «Fanta Citron» ont, pour la plupart, regagné les domiciles familiaux. D’autres se sont directement repliés au village. Ceux qui ont plus de moyens sont allés en location dans des quartiers voisins.

En effet, avertis depuis 2007 d’être dans le collimateur des casses de la communauté urbaine de Yaoundé, les habitants des marais de Mvog-Ada ont pris à la légère la mise en demeure des autorités locales. «Les agents de la communauté urbaine sont venus ici en 2007 nous avertir des casses. Ils ont mis une croix rouge sur toutes les maisons à démolir. Mais, nous sommes restés là, pensant qu’ayant arrêté la campagne de destructions à travers la ville, nous étions épargnés», soutient un autochtone, propriétaire d’une maison appelée également à être démolie dans la semaine.

Sur le site, les propriétaires de maisons marquées de la fameuse croix qui ont échappé ce jour aux démolitions s’activent. Ayant déménagés leurs maisons, les déguerpis démontent les toitures, les poteaux, les planches, les ouvertures etc. «Ça va me servir plus tard. Je ne peux pas laisser ça ici, car ils nous ont dit qu’ils reviendront. Ils casseront aussi de l’autre côté de la route, derrière le marché de Mvog-Ada», laissent entendre plus loin un propriétaire très occupé à démonter sa toiture.

© La Météo : Mirabelle Tala

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