Le ministre des Relations extérieures n’a pas été aux festivités marquant le 43ème anniversaire de la Réunification. Des informations, non officielles, le disent interné, et sous soins intensifs dans une formation hospitalière en Suisse.

Les couloirs du ministère des Relations extérieurs ne sont pas très diserts sur le sujet, et les proches du ministre Pierre Moukoko Mbonjo se passent le mot : « le ministre va bien, il a juste eu un coup de fatigue. Le ministre travaille beaucoup ». Sauf que depuis le week-end du 8 mai dernier, la polémique ne désenfle pas autour de la santé du chef de la diplomatie camerounaise. Différentes sources affirment plus récemment que Pierre Moukoko Mbonjo a été évacué d’urgence en début de semaine dernière, et est actuellement sous soins intensifs dans un hôpital en pays helvétique.

Au départ, les premières informations font état de ce que le ministre des Relations extérieures a eu un malaise, jeudi 7 mai, et est conduit de toute urgence à l’hôpital général de Yaoundé où il va séjourner une semaine durant. Contactés, ses proches dédramatisent. « Le ministre a eu un coup de fatigue, c’est tout. Vous savez, il [Pierre Moukoko Mbonjo] travaille et voyage beaucoup, et représente le président de la République dans la plupart des rencontres internationales », relativise l’un d’eux. L’entourage du Minrex balaie d’un revers de la main les échos sur un accident vasculaire cérébral (Avc) dont aurait été victime le chef du département des Relations extérieures, situé avenue Konrad Adenauer, au quartier Hippodrome à Yaoundé.

Evacuation sanitaire

Après une semaine au grand secret à l’hôpital général de Yaoundé, l’ancien ministre de la Communication va regagner son domicile sous recommandation de ses médecins. Mais deux jours plus tard, l’état de santé du Minrex devient de nouveau préoccupant et le patient nécessite une évacuation sanitaire d’urgence. Ce à quoi, selon un parent du ministre, la présidence de la République répond favorablement et rapidement. Depuis lors, les informations les plus alarmantes sur l’état de santé de cette élite du département du Nkam (Région du Littoral) traversent le sérail et alimentent les discussions sous les lambris dorés de Yaoundé. Une constance cependant, Pierre Moukoko Mbonjo n’a été aperçu, ni à la tribune d’honneur du boulevard du 20 lors de la parade militaire et civile des célébrations de la fête de l’Unité, ni à la soirée offerte pour l’occasion par le couple présidentiel au palais d’Etoudi.

Agé de 61 ans, Pierre Moukoko Mbonjo est le chef de la diplomatie camerounaise depuis le remaniement ministériel du 9 décembre 2011. Il remplace à ce poste Henri Eyebe Ayissi appelé au ministère en charge du Contrôle supérieur de l’Etat (Consupe). Avant cela, l’universitaire, docteur d’Etat en Science politique de l’université de Paris I Sorbonne et diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris, a été tour à tour, dès juillet 1991, conseiller spécial dans les services du Premier ministre. Puis le 21 octobre 1993, il est nommé au poste de conseiller technique n°2 au ministère de l’Enseignement supérieur. De retour à l’immeuble étoile, il est, de septembre 1996 à décembre 2004, directeur de cabinet du Premier ministre Peter Mafany Musonge. Pendant trois ans, de 2004 à 2007, il est ministre de la Communication.