Lutte contre Boko Haram - Gestion des dons : qui va garantir la transparence ?
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Les dons  viennent de partout,  en argent et en nature  pour soutenir les soldats au front contre les membres de secte Boko Haram. Les vivres et les sommes  d’argent collectées seront-ils gérés avec rigueur et justice ?

A-t-on tiré les leçons la gestion foireuse  de l’opération coup de cœur  de 1994 en faveur des Lions indomptables ?

Un certain nombre de questions méritent d’être  posées depuis que les populations  se mobilisent dans les villes et villages de nos régions, départements  et arrondissement pour participer à l'effort de guerre dans lutte contre la secte nigériane Boko Haram. Chefs d’entreprises,  hommes et femmes d’affaires, maires, conseillers municipaux, députés, sénateurs, délégués du gouvernement,  bayam sallam, benskinneurs, call boxeurs, élèves, étudiants et d’autres citoyens d’autres  corps de métiers donnent  de l’argent ou des vivres  qui sont officiellement acheminés au ministère de la Défense. La manière plus ou moins théâtrale avec laquelle les choses sont organisées ici et là suscite des interrogations.  Les vivres et les fonds récoltés sont-ils  uniquement transmis au ministère de la Défense ?

Quelle gouvernance ?

Quel rôle joue  le ministère  de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (Minatd) qui dispose d’une direction de la protection civile capable d’organiser  l’aide reçue non seulement pour les soldats  engagés au front, mais aussi pour la trentaine de milliers de refugiés et des centaines nombreuses familles déplacées à cause du conflit dans les régions de l’Extrême-nord  et du nord ? Quel rôle va jouer le ministère de l’Agriculture dans l’acheminement et surtout la distribution des denrées alimentaires  envoyées    par le chef de l’Etats aux réfugiés  de la région de l’Extrême-nord ?  Quelle structure est-elle chargée de la  coordination des actions des ministères  concernés  par  la gestion des fonds ou des vivres ? Pourquoi  le président de la République n’a-t-il pas créé une commission chargée de gérer  cette importante opération citoyenne et patriotique ?

Pourquoi la  haute hiérarchie n’a-t-elle  pas entendu l’appel des partis politiques et notamment celui du Mouvement démocratique de conscience nationale (Modecna) de Bruno Deffo demandant au Chef de l’Etat  depuis le mardi 6 janvier 2015 la création d’une Commission  nationale  mixte  de gestion des crises frontalières ?  Pourquoi le président  de la République  n’a-t-il pas mis en place un Comité permanent comme l’a proposé pour sa part le Cameroon people‘s  party (Cpp) d ’Edith  Kah Wallah ? Le  Remake de l’opération coup de cœur de 1994 est donc en marche ! Cette année-là, les Camerounais de toutes les sensibilités et de tous les  âges avaient soutenu financièrement  les Lions indomptables engagés dans la compétition  de la  coupe du monde de football aux Etats-Unis. Aucun bilan ne fut fait de la gestion dudit cœur.

Quid des propositions des  partis ?

L’opinion  publique avait retenu  que l’argent  du coup de cœur  de 1994 s’était volatilisé « entre  Paris et New-York », selon les propos d’un ancien ministre du gouvernement de la république. Le  Mouvement démocratique de conscience nationale (Modecna) avait proposé la création d’une Commission  nationale  mixte  de gestion des crises frontalières. Une commission qui pourrait être  composée de partis politiques de tous bords, des leaders  de la société civile et des détenteurs du pouvoir  traditionnel. Une commission  qui serait  chargée de mobiliser les contributions de l'effort de guerre, de les gérer et de veiller à une assistance humanitaire  de qualité pour les victimes des dites crises, d’informer les Camerounais, de rechercher  et de proposer des solutions pour mettre fin à ces guerres.

Une commission qui disposerait d’une ligne téléphonique verte, d’un site web avec une adresse électronique et des cellules d’écoute des dolences.  Plusieurs membres du Modecna avaient revendiqué la création de cette commission le vendredi 6 février 2015, lors d’une marche de soutien aux soldats et aux familles des victimes de la guerre. C’était à la nouvelle place des  fêtes de Besseké,  à Douala.  Le  Comité permanent proposé pour par le Cameroon people‘s  party (Cpp) a une composition  presque similaire  à celle du Modecna. Il devrait comprendre  des membres des partis de l’opposition, de la société civile, d’organisations religieuses et  traditionnelles. Ainsi que des représentants du gouvernement dans la région de l’Extrême nord .Ce Comite devrait aider  à recueillir des informations auprès de la population, à analyser les décisions qui affecteront la population et à communiquer les décisions à la population.

© La Nouvelle Expression : Edmond Kamguia K.

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