Est-il prudent de dire : heureux qui comme Biyiti bi Essam ? Le dire relèverait de la naïveté analytique. Le ministre des Postes et Télécommunications a été ministre  de la Communication avant d’être muté aux P&T où il a été secrétaire général avant sa promotion comme Mincom. Certains faits ont marqué son passage au ministère de la Communication. Primo : l’ancien journaliste s’est illustré par son amour orienté pour l’écriture.

Du haut de son strapontin, il s’est improvisé éditorialiste à Cameroon Tribune, même si son style rugueux, haineux et injurieux est à déconseillé aux jeunes journalistes en quête de repères éditoriaux. Secundo : son rapport à la fortune publique. Lorsque le pape Benoit XVI vient au Cameroun en mars 2009, Biyiti bi Essam reçoit des fonds publics pour la communication de la visite du souverain pontife.

La suite : une gestion catastrophique qui a défié l’orthodoxie en la matière. Biyiti bi Essam aurait pourtant eu la pudeur de se prescrire la vertu en lisant quelques versets de la Bible sur la rectitude, puisque l’argent était destiné à l’organisation d’un événement à portée spirituelle ; il a été près de Dieu, mais est resté très loin de la vertu.

Il s’est plutôt autorisé la grossièreté managériale de loger les fonds publics dans son propre compte en prétextant que cela se justifiait par le fait que le ministère des Finances lui avait donné de l’argent en espèces. Tous les mouvements se sont donc passés à travers son compte. Argument léger, parce qu’il aurait pu créer un compte spécial dans un établissement bancaire de la place. Paul Biya, qui est adepte de la dormance, avait choisi en juin 2009 de muter Biyiti bi Essam au ministère des Postes et Télécommunications. Rien n’indique que l’actuel ministre des Postes et Télécommunications ne sera pas appelé à répondre des faits relatifs à sa gestion financière tant au Mincom que dans le département ministériel qu’il pilote.