Sommet de la Cemac : Les dossiers brûlants sur la table des présidents
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Confrontés à des tensions économiques, politiques et socioculturelles, les Etats de la Cemac semblent inexorablement se diriger vers le mur. Déjà, des voix s’élèvent pour reconnaître que le sujet sera au centre du sommet extraordinaire qui s’ouvre ce matin.

Que peut-on attendre du sommet extraordinaire de la Cemac qui s’ouvre ce matin à Yaoundé ? Une dévaluation Fcfa ? Non, ce n’est pas à la Cemac d’en décider. Une mise sous ajustement  structurel comme suggéré par le Fmi ? Peut-être, la question est revenue plusieurs fois, notamment dans la bouche de Lucas Abaga Nchama, le gouverneur de la Beac. Mais aussi par la Présidence de la République camerounaise, qui envisage, à court terme, «un ajustement». Dans le document rédigé et envoyé à plusieurs organes de presse, la Prc reconnaît : «Les pays de la Cemac connaissent depuis 2012 un déficit budgétaire qui s’aggrave au fil des années ; celui-ci devrait atteindre 5,1% du PIB de la zone en 2016 contre 4,6% en 2015». Autre donnée, la balance courante de la zone. Selon le Fmi, son déficit est estimé à 6,7% du PIB en 2016 contre 9,2% en 2015.

Dans la même veine, Depuis 2014, on observe une forte dégradation des comptes extérieurs des pays de la Cemac induite principalement par des déficits publics, avec pour conséquence une diminution sensible des réserves de change. En effet, dans la plupart des pays de la zone, la hausse des dépenses publiques, s’est traduite par une hausse des biens importés et une sortie importante de devises, concomitamment avec la baisse des entrées de devises liée à la valeur des exportations, notamment celle du pétrole. Ces réserves de change, estimés d’après le FMI à près de 5,5 mois d’importations de biens et services en 2015, devraient se situer en fin 2016 à près de 3,4 mois. Enfin, dernier indicateur de crise, la dette.

Un ajustement structuré

Jusqu’en 2013, note la Présidence  de la République, le stock de la dette dans la zone Cemac était relativement faible et largement en dessous du niveau moyen des autres pays de l’Afrique subsaharienne. Mais, avec la conjoncture internationale défavorable et la mise en œuvre des vastes programmes d’investissement volontariste dans la plupart des pays de la zone, le stock de la dette a enregistré un accroissement sensible dès 2014, passant ainsi de 22,3% du PIB en 2013 à 39,2% en 2016, selon le Fmi. Soit une augmentation de 17 points en trois ans. Cette situation a amené le Fmi à réévaluer à la hausse le niveau de risque de la dette de plusieurs pays.

Si le Sommet de ce matin devrait aboutir à un nouvel ajustement, les chefs d’Etat rappellent qu’il s’agira, « à court terme, d’un ajustement vigoureux mais bien structuré pour contenir les déséquilibres macroéconomiques et limiter les pressions sur la monnaie ; à moyen terme, un changement éventuel de cap de la gestion macroéconomique». Comment ? En incitant les pays de la Cemac à mieux encadrer leurs dépenses budgétaires. Par exemple, fournir des efforts pour maîtriser la masse salariale, réduire les dépenses courantes non-essentielles. Mais aussi, limiter les investissements aux projets les plus indispensables.

Des observations qui rappellent étonnamment  un autre grand événement. La visite de Christine Lagarde, la directrice générale du Fmi au Cameroun. C’était en janvier de cette année 2016. Au cours de sa visite d’Etat, la patronne du Fmi avait demandé au Cameroun et aux Etats de la Cemac de prendre un certain nombre de mesures visant à réguler la dépense publique et à planifier les investissements. A l’époque, le Cameroun et ses frères de l’Afrique centrale avaient cru que le Fmi était peut-être devenu fou.

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