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© FB : Avec Aime Mathurin Moussy
- 08 Aug 2025 12:42:59
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Exclusion Kamto : Le tribalisme d'État camerounais dénoncé :: CAMEROON
L’éviction de Maurice Kamto de l’élection présidentielle 2025 révèle une fracture plus profonde : un tribalisme systémique instrumentalisé par le régime pour écarter une communauté perçue comme menaçante. Derrière le prétexte juridique de "pluralité d’investiture" au MANIDEM se cache une stratégie de marginalisation des Bamiléké, dont Kamto est devenu le symbole politique.
Des figures du RDPC ont explicitement justifié cette exclusion par des considérations ethniques. Joseph Owona, vétéran du parti, a déclaré : « Un Bamiléké à Étoudi ? Jamais ! ». Cette rhétorique n’est pas nouvelle. Dès 2018, une campagne médiatique accusait Kamto de contrôler la Brigade Anti-Sardinard (BAS) pour le présenter comme une menace pour l’unité nationale. En 2025, ces accusations ont resurgi, l’associant faussement à une hostilité envers les régions du Nord .
Le tribalisme sert ici d’outil de conservation du pouvoir. En fragmentant l’opposition selon des lignes ethniques, le régime de Paul Biya neutralise toute coalition anti-RDPC. Certains leaders oppositionnels ont ainsi accueilli avec jubilation l’exclusion de Kamto, y voyant l’élimination d’un "rival ethnique" plutôt qu’un recul démocratique. Cette tactique détourne l’attention des crises réelles : à Douala, ville majoritairement sawa, la déliquescence urbaine contraste avec l’allégeance des chefs traditionnels au pouvoir, motivée par des intérêts financiers et une alliance historique anti-bamiléké .
Les accusations de spoliation foncière visant les Bamiléké masquent des réalités plus complexes. À Douala, la rétrocession des terres de Bonanjo ou du plateau Joss annulée par décret en 1996 n’a jamais été réclamée par les élites sawa aux responsabilités gouvernementales. La vente controversée de Dikolo fut orchestrée par ces mêmes élites avec la complicité d’un Premier ministre sawa .
L’exclusion de Kamto, arrivé deuxième en 2018, sape la légitimité du scrutin. Pour Human Rights Watch, le processus électoral n’est plus qu’une "formalité" vidant la démocratie de sa substance. Pire, elle exacerbe les clivages ethniques : des comptes pro-régime relaient sur les réseaux sociaux un discours anti-bamiléké que l’universitaire Richard Makon qualifie de "gangrène nourrie par un tribalisme sauvage" . Paradoxalement, cette éviction renforce le statut de Kamto comme symbole de résistance. Des appels émergent pour une candidature unique de l’opposition, portés par des figures comme Patricia Tomaïno Ndam Njoya (UDC), faisant de lui un potentiel faiseur de roi .
Comme le souligne le journaliste Luc Pierry Wandji : « Le seul tort de Maurice Kamto est d’être devenu un Bamiléké de rupture ». Le vrai combat n’oppose pas les communautés, mais un peuple uni contre un système corrompu. L’exclusion de Kamto ne résoudra ni le népotisme ni la pauvreté elle révèle simplement la peur panique d’un régime face à un leader transcendant les clivages tribaux .
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