MUSIQUE : YASMEC NEG LE TALENT A L’ETAT PUR
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CAMEROUN :: MUSIQUE : YASMEC NEG LE TALENT A L’ETAT PUR :: CAMEROON

Le chanteur Yasmec, c’est récemment, lors du festival Mbam’art à Yoko qu’il s’est une fois de plus révélé au grand public, un jeune artiste qui a  impressionné beaucoup d’invités, il a dans les réseaux plusieurs chansons.  Après avoir visionné plusieurs de ses vidéos sur YouTube on peut confirmer ce qui va se dire ici, c’est un chanteur talentueux plein d’avenir. Désireux de partager son immense talent avec le monde, j’ai pris l’initiative de lui accorder une interview. Notre entretien s’est déroulé dans de bonnes conditions, et je vous invite à découvrir ci-dessous les points essentiels de notre échange.

Bonjour Yasmec Neg, pour commencer, pourrais-tu te présenter à nos lecteurs ?

bonjour très chère sœur. Je suis Ndongo Ebengue Germain artiste Mbamois connu sous le nom de Yasmec Neg originaire du département du Mbam et Kim, dans l’arrondissement de Ntui, âgé de 31 ans.

Ta spontanéité est frappante. Comment parviens-tu à gérer ton emploi du temps et pourrais-tu nous partager ton parcours musical ?

Je suis encadreur d’appui au collège Mgr François Xavier Vogt et coiffeur professionnel. Mes journées ordinaires, je les passe au collège Vogt, le week-end est consacré à mes travaux supplémentaires. La musique étant essentiellement une œuvre qui vient de l’esprit, il est donc normal qu’elle occupe des espaces de temps multiples de notre quotidien. Les leçons de vie et les actions quotidiennes constituent en partie les sources d’inspiration. Après avoir collecté les ressources nécessaires, je m’établis les programmes pour produire mes œuvres en studio. En classe de 3e année 2007, j’ai écrit ma 1ère chanson en langue intitulé « Awouté ata nya » celui qui travaille ne mange généralement pas son dû. Je l’ai présenté à la kermesse scolaire sur l’instrumental des p-square, et ça a été une première réussite pour un essai.

La ville de Ntui où j’ai fait mon parcours scolaire secondaire n’était pas un milieu favorable à l’industrie musicale. Je n’avais donc que mes études à suivre et laisser ma passion pour la musique s’endormir. Après la licence, je savais que rien ne pouvait plus me freiner de m’épanouir dans ma passion d’où je pris l’initiative d’enregistrer le titre « Awouté atania ». Ce son sans promotion faisait déjà parler de moi que le courage d’écrire des titres me saisissait. Aujourd’hui je totalise 15 titres parmi lesquels « Awouté atania » « mohono o poua » « je ne dois partir » « iding » « Neba » « lôli » et « Oussi edongô » qui m’a value une sélection parmi les artistes qui accompnaient le collectif de la campagne électorale des législatives et municipales de 2018 dans l’arrondissement de Ntui, titre avec lequel je preste lors de l’inauguration du pont de Nachtigal. Mon 1er clip vidéogramme est « ilôli », l’un de mes titres favoris.

Qu’est-ce qui t’a motivé à te lancer dans la musique ? Est-ce une passion familiale ou as-tu appris par toi-même ?

 Quelques soient les motivations qu’on a, la passion demeure la dominante dans tout engagement. Pour ma part, j’ai toujours été passionné de l’art musical. Ce qui se justifie par mon adhésion à la chorale de la paroisse de mon village où j’étais percussionniste. Mes frères aînés faisaient également du rap à la maison et moi je venais écouter à fin de retenir leurs textes.

Qui sont les principales influences dans ton parcours musical ?

Dieu le créateur est le 1er influenceur dans mon parcours car lui seul sait comment il m’ouvre les portes pour parler de la musique dans ma vie. je crois que chanter en son dialecte est une interpellation propre à la communauté. La communauté Uki constitue également une grande influence dans mes production à travers les réactions qui me boostent à travailler davantage. Par ailleurs, je dédie mon parcours musical à certaines âmes de bonnes volontés qui m’ont toujours faits confiance en m’offrant des occasions de me produire sur des scènes tels que le maire de la ville de Ntui, Georges Marcel Mandoh, le conseiller Toubé Anaba, Maman Isabelle Epse Abouem.

A quel artiste camerounais aimerais-tu ressembler un jour ?

Erik aliana est un artiste Mbamois qui a toujours su attirer mon attention. Il chante en dialecte sans complexe. Il se démarque par son originalité dans son chant. Ses textes sont basés sur le vécu de la société, le village, les contes etc., Ce qui captive énormément mon attention.

Tes chansons ont une forte dimension folklorique. Pourquoi as-tu choisi ce style et quelle a été ta première expérience émotionnelle en musique ? Dans quelle langue chantes-tu principalement ?

Il est à noter que la communauté Uki est mal représentée dans le triangle national, et même dans le monde, pourtant elle regorge d’immenses ressources culturelles mal connues à l’instar de sa belle langue apparentée au lingala. Il était donc primordial d’utiliser ma langue dans le sens que, ça concoure à la promotion des langues nationales et valeurs culturelles, à l’interpellation de la communauté. En ce qui concerne ma première émotions musicale, J’avais été notifié un jour pour une prestation au palais des sports avant le match de volley-ball féminin où le Cameroun devait prendre part en janvier 2020. Je me suis dit que c’était une blague mais c’est pendant ma prestation que j’ai réalisé que mon rêve de devenir un artiste venait de commencer à se réaliser. J’ai ressenti la plus grande émotion de joie que je n’ai jamais ressenti de ma vie. J’ai représenté avec joie la langue Tuki (Sanaga), principale langue dans mes œuvres.

La musique Mbamoise est actuellement en plein essor. Comment la positionnes-tu par rapport aux autres styles musicaux du Cameroun ?

 la musique Mbamoise n’a rien à envier aux autres musiques sur la qualité, le travail, les styles, mais le véritable problème reste la promotion et les ventes; la musique Mbamoise n’arrive pas à percer sur la scène internationale.

Comment parviens-tu à transmettre les émotions à travers ta voix lorsque tu chantes ?

 la plupart de mes textes sont conçus de telle sorte qu’il y ait des parties où on entend des cris. Ces cris traduisent notamment des émotions particulières en fonction de chaque idée principale du son.

Quelles sont tes relations avec les autres artistes Mbamois ? Pourquoi ne pas former un groupe pour percer sur la scène internationale ?

 je suis en parfaite relation avec mes frères artistes Mbamois. D’ailleurs je suis l’un des actifs pour la promotion du vivre ensemble. Dans certains de mes titres, le vivre ensemble est l’idée principale. J’ai par ailleurs fait des collaborations avec les artistes du Mbam et Kim tels que: Airkass, Anelka, Engelbert Solo et certaines collaborations sont en vue. Une association des Artistes kimois a été créée en avril 2023 et dont je suis le 1er vice président. Depuis sa création nous marchons tous ensemble main dans la main pour des horizons nouveaux.

Est-ce facile d’être artiste dans notre région aujourd’hui ?

De prime à bord être artiste sur le plan professionnel n’est déjà pas facile. Il faut abattre un grand travail sur la réflexion de toutes les composantes: le thème, les idées, les techniques, les sonorités, la conception, la promotion et autres. De manière situationnelle, dans le cadre d’une appartenance, il est à noter que l’industrie musicale connaît de très importantes difficultés, parmi lesquelles le manque d’encadrement. C’est assez difficile pour les artistes Kimois d’avoir le soutien financier nécessaire venant de sa communauté malgré le talent. Au delà du plan financier, l’accès à des meilleurs structures d’encadrement, des ressources (matériels), la maîtrise de nos véritables identités sont aussi des éléments importants à relever.

En guise de conclusion, aurais-tu un dernier message à partager ?

La musique est une passion, à travers laquelle certains problèmes qui minent notre société sont évoqués et trouvent des solutions. Plusieurs cas m’ont personnellement été relatés que certains apprennent leur propre langue à travers mes compositions. Je crois en Dieu, en ma passion et au travail.

 

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