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L’analyse des nouvelles mesures relatives à l’Impôt sur le Revenus des Personnes Physiques inclues dans la loi de finances 2024 et formule des propositions au gouvernement.

La loi de finances 2024 introduit de nouvelles dispositions concernant le recouvrement de l’IRPP. Il y a notamment de nouvelles mesures sur les avantages en nature payés en argent. Ou encore l’imposition des bénéfices commerciaux à l’IRPP au taux de 5% des revenus générés par les plateformes numériques. Comment expliquer ce choix du gouvernement d’élargir l’assiette de l’impôt sur le revenu des personnes physiques ?

Le choix du gouvernement d’élargir l’assiette de l’impôt sur le revenu des personnes physiques par l’introduction de nouvelles mesures dans la loi de finances 2024, telles que l’imposition des avantages en nature payés en argent et des bénéfices commerciaux générés par les plateformes numériques, peut s’expliquer par leurs efforts pour revitaliser l’économie nationale, améliorer la collecte des recettes et les conditions de vie de la population. Le gouvernement vise à promouvoir la politique de substitution des importations, ce qui signifie qu’il souhaite encourager la production et la consommation de biens et de services dans le pays, plutôt que de dépendre des importations. En taxant les avantages en nature payés en argent et les bénéfices commerciaux générés par les plateformes numériques, le gouvernement peut augmenter ses recettes et réduire sa dépendance à l’égard des importations, ce qui est conforme aux objectifs de la stratégie nationale de développement 2020-2030.

En outre, le gouvernement souhaite améliorer le respect des règles fiscales et élargir l’assiette de l’impôt. En introduisant un programme de régularisation volontaire qui offre aux contribuables des incitations à déclarer les avoirs et les revenus détenus à l’étranger et précédemment inconnus des autorités fiscales, le gouvernement peut encourager les contribuables à se conformer à la réglementation fiscale et à déclarer leurs revenus avec exactitude. Cela contribuera à augmenter les recettes de l’État et à réduire l’évasion fiscale.

En outre, le gouvernement souhaite renforcer les conditions de déductibilité des pertes relatives aux dommages et bris résultant d’une faute imputable au contribuable. Cette mesure vise à garantir que les contribuables soient tenus responsables de leurs actes et ne puissent pas demander des déductions pour des pertes qui ne sont pas légitimes.

Dans l’ensemble, le choix du gouvernement d’élargir l’assiette de l’impôt sur le revenu des personnes physiques par l’introduction de nouvelles mesures dans la loi de finances 2024 s’inscrit dans le cadre des efforts visant à promouvoir la croissance économique, à améliorer le respect des obligations fiscales et à accroître la collecte des recettes.

Pour les prestations en nature payées en argent, comment jugez-son applicabilité ?

En règle générale, les avantages en nature se réfèrent à une compensation non monétaire fournie par un employeur à un employé. Cependant, si les nouvelles dispositions de la loi de finances incluent les avantages en nature payés en argent, cela suggère que certains types de compensations monétaires peuvent également être soumis à l’impôt.

Pour juger de l’applicabilité de ces dispositions, il convient de prendre en considération des facteurs tels que la nature de la prestation, l’objectif pour lequel elle est fournie et tout critère spécifique défini dans la loi.

Quels sont les effets possibles de ces mesures sur les entreprises et les travailleurs ?

Tout d’abord, les nouvelles mesures sur les avantages en nature payés en argent pourraient affecter la façon dont les entreprises rémunèrent leurs employés. Si ces avantages sont désormais soumis à l’IRPP, les entreprises pourraient être amenées à ajuster leurs programmes de rémunération en conséquence. Cela pourrait entraîner une diminution de la rémunération globale de certains employés, car les entreprises pourraient ne pas vouloir ou pouvoir absorber la charge fiscale supplémentaire. D’autre part, certaines entreprises peuvent choisir de continuer à offrir des avantages en nature, mais ceux-ci pourraient devenir moins courants en raison de la nouvelle taxe.

L’imposition des bénéfices commerciaux à l’IRPP au taux de 5 % des revenus générés par les plateformes numériques pourrait également avoir des conséquences importantes pour les entreprises et les travailleurs. Cette mesure vise probablement à résoudre le problème de l’évasion fiscale des entreprises qui opèrent principalement ou exclusivement en ligne. Toutefois, elle pourrait également créer une inégalité de traitement entre les entreprises traditionnelles de type « brique et mortier » et leurs homologues numériques.

Pour les entreprises qui opèrent principalement sur des plateformes numériques, cette nouvelle taxe pourrait augmenter leur coût d’exploitation et potentiellement réduire leur rentabilité. Cela pourrait entraîner une hausse des prix pour les consommateurs ou une réduction des investissements dans l’entreprise. En outre, elle pourrait inciter ces entreprises à trouver des moyens d’éviter la taxe, ce qui pourrait conduire à une plus grande évasion fiscale. Pour les travailleurs qui gagnent leur vie par l’intermédiaire de plateformes numériques, cette nouvelle taxe pourrait également avoir des conséquences. Si l’impôt est répercuté sur les travailleurs sous la forme d’une baisse de salaire ou d’une réduction des opportunités, il pourrait avoir un impact disproportionné sur ceux qui dépendent de ces plateformes pour leur subsistance.

Dans l’ensemble, les nouvelles dispositions de la loi de finances 2024 pourraient avoir des implications significatives pour les entreprises et les travailleurs, en particulier ceux de l’économie numérique. Il sera important que les décideurs politiques examinent attentivement les impacts potentiels de ces mesures et veillent à ce qu’elles soient mises en œuvre d’une manière juste et équitable pour toutes les parties concernées.

Selon moi,que peut rapporter ces mesures en termes financiers ?

Il est difficile de fournir une estimation exacte de l’impact financier des nouvelles dispositions concernant la perception de l’IRPP et l’imposition des bénéfices commerciaux au taux de 5% des revenus générés par les plateformes numériques sans plus de détails spécifiques sur la mise en œuvre de ces mesures. Cependant, les nouvelles mesures sur les avantages en nature payés en argent pourraient augmenter les recettes perçues par le gouvernement par le biais de l’IRPP. En effet, les avantages en nature qui n’étaient pas soumis à l’IRPP auparavant seraient désormais imposés, ce qui pourrait entraîner une augmentation de la charge fiscale pour certains employés et entreprises. Le montant exact des recettes supplémentaires générées dépendrait de la fréquence et de la valeur des avantages en nature payés en argent.

L’imposition des bénéfices commerciaux au taux de 5 % des revenus générés par les plateformes numériques pourrait également générer des recettes supplémentaires pour le gouvernement. Cette taxe s’appliquerait aux entreprises qui opèrent principalement ou exclusivement sur des plateformes numériques, telles que les entreprises de commerce électronique, les services de covoiturage et les places de marché en ligne. Le montant exact des recettes générées dépendrait du nombre d’entreprises assujetties à la taxe et du montant des revenus qu’elles génèrent.

Toutefois, il est important de noter que ces mesures pourraient également avoir des conséquences inattendues qui pourraient annuler tout gain financier. Par exemple, les entreprises pourraient choisir de réduire leurs effectifs ou de transférer leurs activités dans d’autres pays où les régimes fiscaux sont plus favorables. En outre, la taxe pourrait créer une inégalité de traitement entre les entreprises traditionnelles et leurs homologues numériques, ce qui risquerait d’étouffer l’innovation et la concurrence. Afin d’évaluer pleinement l’impact financier de ces mesures, il serait nécessaire d’effectuer une analyse complète qui tienne compte des réactions comportementales potentielles des entreprises et des travailleurs, ainsi que des coûts administratifs liés à la mise en œuvre du nouveau régime fiscal.

Face aux inquiétudes des employeurs, le ministre des Finances a demandé aux chefs d’entreprises de suspendre l’application de ces nouvelles dispositions dans l’attente de précisions supplémentaires. Selon moi,le gouvernement va-t-il revenir sur cette décision ? En tant qu’observateur,L’État aurait-il pu mobiliser ces sommes différemment afin d’éviter des troubles sociaux ?

Il est difficile de prédire avec certitude si le gouvernement reviendra sur sa décision de suspendre l’application des nouvelles dispositions relatives à la perception de l’IRPP. Toutefois, il est possible que le gouvernement revienne sur sa décision à la lumière des préoccupations exprimées par les employeurs et de l’impact potentiel sur les entreprises et les travailleurs.

En tant qu’observateur , je pense que le gouvernement aurait pu mobiliser les sommes différemment pour éviter les troubles sociaux. Voici quelques alternatives possibles :

1. Mise en œuvre progressive : Au lieu de mettre en œuvre les nouvelles mesures en une seule fois, le gouvernement aurait pu les introduire progressivement sur une certaine période. Cela aurait donné aux entreprises et aux travailleurs le temps de s’adapter aux changements et aurait minimisé l’impact sur leurs finances.

2. Fiscalité progressive : Le gouvernement aurait pu introduire un système d’imposition progressive, dans lequel le taux d’imposition sur les avantages en nature payés en argent et l’impôt sur les bénéfices commerciaux des plateformes numériques augmenteraient graduellement au fil du temps. Cela aurait permis aux entreprises d’adapter leurs structures de rémunération et leurs stratégies de prix en conséquence, en minimisant l’impact sur leur rentabilité.

3. Exemptions ou déductions : Le gouvernement aurait pu introduire des exonérations ou des déductions pour certains types de prestations en nature ou de plateformes numériques, en particulier pour les petites et moyennes entreprises (PME). Cela aurait permis de réduire la charge pesant sur ces entreprises et d’éviter des pertes d’emploi.

4. Investissement dans l’éducation et la formation : Le gouvernement aurait pu investir davantage dans des programmes d’éducation et de formation pour aider les travailleurs à acquérir les compétences nécessaires à l’économie numérique. Cela aurait permis d’augmenter l’offre de main-d’œuvre qualifiée et de réduire le besoin d’avantages en nature payés en argent.

5. Incitations à l’innovation : Le gouvernement aurait pu mettre en place des incitations pour que les entreprises investissent dans la recherche et le développement, l’innovation et la transformation numérique. Cela aurait encouragé les entreprises à investir dans de nouvelles technologies et de nouveaux modèles d’entreprise, créant ainsi de nouvelles opportunités de croissance et de création d’emplois.

6. Partenariats public-privé : Le gouvernement aurait pu établir des partenariats public-privé pour soutenir le développement de l’infrastructure et des services numériques. Cela aurait permis au gouvernement de partager les coûts et les risques de l’investissement avec le secteur privé, tout en encourageant l’innovation et la création d’emplois.

7. Les crédits d’impôts : Le gouvernement aurait pu mettre en place des crédits d’impôts pour les entreprises qui investissent dans les technologies numériques, la recherche et le développement ou la formation des salariés. Cela aurait permis de réduire le coût des investissements pour les entreprises et de les encourager à investir dans des domaines stratégiques pour l’économie numérique.

Ce ne sont là que quelques exemples de mesures alternatives que le gouvernement aurait pu envisager pour mobiliser différemment les sommes et éviter les troubles sociaux. Cependant, il est important de noter que chacune de ces alternatives a ses propres avantages et inconvénients, et que leur efficacité dépend de différents facteurs, dont le contexte spécifique et les objectifs de la politique économique du gouvernement.

 

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