Mamadou Mota : En prison depuis bientôt 18 mois
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Le n°2 du MRC avait su prendre les rênes du parti après l'interpellation de Maurice Kamto en janvier 2019. En paie-t-il le prix ?

Fin octobre dernier, le séjour en prison de Mamadou Mota, premier vice-président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) n'a pas pris fin, ainsi que l'espéraient ses avocats. La mise en liberté, attendue de son procès en appel, lui a été refusée, le juge a décidé de ne ramener qu'à 18 mois sa peine de prison, il avait été condamné le 09 septembre à deux ans de prison pour rébellion. La durée de l'incarcération du premier vice-président du MRC a donc été écourtée de six mois, il devra recouvrer la liberté en décembre prochain.

Après l’arrestation de Maurice Kamto en janvier 2019, il avait porté le flambeau, et pris d'une main ferme les rênes du parti, ce qui n’a pas forcément été du goût de tout le monde. Le 28 janvier 2019, Maurice Kamto et plusieurs cadres du Mrc sont interpellés et conduits en prison. Le Mrc, qui avait lancé un plan de résistance à la suite de l’élection présidentielle d’octobre 2018, semble décapité. Pour beaucoup, le projet des autorités était justement de déstabiliser la formation de Maurice Kamto.

Une fois Maurice Kamto en prison, Mamadou Mota a en effet quitté son domicile de Maroua, où il a travaillé au sein du Programme d’amélioration de la productivité agricole/Appui au développement de la filière laitière, pour aller poursuivre le combat politique à Yaoundé. Pas très connu encore au niveau national, il avait séduit par ses propos et sa détermination. La popularité du n°2 du Mrc commençait déjà à grandir avant son arrestation à la suite de la marche organisée par son parti le 1er juin 2019 à Yaoundé.

Acharnement

En fait, il tape tôt à l'oeil. Le directoire du MRC est vite frappé par les atouts de ce leader capable de rassembler, lors d'une mobilisation populaire au cours de la fête de la jeunesse dans son arrondissement en 2015 dans la très convoitée région de l'Extrême-Nord. Ce fut une bien belle gifle assénée à Cavaye Yeguie Djibril. A Tokombere, le fief du président de l’Assemblée nationale, le défilé du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) a connu le 11 février 2015 une forte participation des jeunes. Ce jour-là, à la surprise générale, les rangs du Mrc étaient largement plus garnis que ceux du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc). L’opposition d’une frange de la population locale pour Cavaye Yeguie Djibril était certes connue, mais jamais encore elle ne s’était vêtue des attributs d’un parti politique. Le paie-t-il encore aujourd'hui ?

Né à Tokombere, Mamadou Mota va y faire ses études primaires et secondaires. Il fait notamment partie des premiers pensionnaires du collège Baba Simon, ouvert en 1990 par les missionnaires catholiques français. Là, il prend goût pour l’élevage qui était l’une des disciplines proposée comme «passerelles», à côté du programme normal. Après l’obtention de son baccalauréat, il fera un court passage à l’université de Ngaoundéré, avant d’être reçu au concours d’entrée à la Faculté d’agronomie et des sciences agricoles (Fasa) de l’université de Dschang. Il est ingénieur agronome. Et un tribun.

Pour preuve, cette déclaration forte devant les juges, qui aujourd'hui résonne encore de toute sa puissance : «Monsieur le Président du Tribunal, la personne qui comparaît devant vous est un ingénieur agronome. Je puis vous dire que ma présence ici n’est autre qu’un acharnement politique. Mon crime est d’avoir été dans l’opposition et de critiquer le régime.

Mais mon plus grand crime c’est surtout d’avoir fait des études. Vous voyez ce bras plâtré et cette tête cassée. Ce ne sont pas des bandits qui m’ont agressé, mais des gendarmes qui méthodiquement, froidement, avec une violence et une rage folles, m’ont causé ces blessures, et ce ne sont pas les seules», avait-il déclaré.

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