Mida et Mekit Invest : nos miroirs aux alouettes
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Le passé, même quand nous cherchons à l’oublier est comme une vieille blessure. Et les blessures font très mal de temps en temps. Ne voyez-vous qu’il y a un peu de la catastrophe de Nsam dans les affaires Mida et Mekit invest, ces deux maisons de bienfaisance qui ont fait et font les gros titres de la presse chez nous ces derniers temps ?

Souvenez-vous de cette explosion de citernes de carburant dans ce quartier de Yaoundé, qui endeuilla autrefois de nombreuses familles dont les enfants étaient descendus ramasser l’or qui trainait au sol. Je suis vraiment navré, au nom de la mémoire des victimes et de la douleur que nous connûmes tous, de revenir sur cette histoire lugubre. C’est que toutes ces affaires ont un dénominateur commun : la course au bonheur. Avec une fougue de taliban !

Jadis à Nsam, pas même la perspective du claquage d’une allumette qui vous transformera en méchoui ne freina les « chercheurs d’or ». C’est le même esprit qui anime les compatriotes qui se jettent corps et fortune dans les bras des prophètes porteurs de manne dans notre désert que sont la Mission d’intégration et de développement pour l’Afrique(Mida) et Mekit Invest. Des Midas (ce roi qui transformait en or tout ce qu’il touchait), qui promettent de vous faire Crésus ! Vraiment, je suis partagé entre la colère et le mépris. Un peu de honte aussi. Quelle inconséquence !

Après tout le bruissement provoqué en 2018 dans la capitale camerounaise par la Mida , qui n’a pas fini d’essuyer les larmes des pauvres souscripteurs ! A l’époque, j’avais trouvé des mots pour adoucir la douleur de ceux-ci, mettant tout sous le…sot de l’ignorance ! Mais, avec l’entrée en scène de Mekit machin quelques mois seulement après, je me dis que les actes et les arguments des victimes portent une seule formule qualificative : le comble de la bêtise ! Est-ce toujours la misère ?

Certainement. Je me souviens des mots de Mgr Jean Zoa, célèbre archevêque de Yaoundé, dits devant Paul Biya lui-même, lors de la cérémonie d’hommage aux victimes de Nsam : « c’est la pauvreté ». Des images que l’on croyait relever d’un passé dont nous ne voulons plus. Que non ! Les occasions de devenir riche sans transpirer, sont comme les taxis, il y en toujours un qui s’en vient. Oui. Sauf que tout ça, c’est du miroir. Même le meilleur miroir ne reflète jamais l'autre côté des choses…

Je suis d’avis qu’on ne dit pas non au bonheur surtout lorsqu’il est donné gratis. D’ailleurs, un intelligent de notre temps dit : « si l’argent ne fait pas le bonheur, rendez-le ! » Et si personne ne l’a jamais rendu, c’est que nous aurions un attachement tellurique à l’argent.

Ceci est une chose. Demeurer éternellement cons comme d’autres sont saints, en est une autre. Le père Noël, ça pourrait exister mais on n’y croit pas à cinquante ans, voyons ! Il ne faut pas de la craie et des lignes dans un tableau noir, pour voir qu’il s’agit d’hallucinations sélectionnées par le Congrès international de la magie. Et nos conneries, nous sommes seuls à les payer comme nous payons les impôts. O peuple ignare ! Maintenant.

Après Mida et Mekit, quelles autres belles videuses de bourses viendront ? Nom de Crésus ! Une chose est sûre, cette race, c’est comme les cafards, quand on en voit un on se dit qu’il y en a un mais il y en a toujours plus…

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