Sylvain Moïse Tjock : Le Minddevel fait du chantage aux maires
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Tout en dénonçant le jeu trouble des sectoriels dans l’accompagnement des communes, le maire d’Eseka (Nyong et Kellé) soutient que les 100 millions Fcfa transférés en 2020 devraient aussi financer la maturation des projets.

Quel commentaire vous suggère la correspondance du ministre de la Décentralisation du 14 octobre dernier dans laquelle il rappelle aux maires que les 100 millions transférés aux communes au titre de la dotation générale de décentralisations ne sont censés financer que les projets maturés ?
Le ministre se comporte comme s’il s’agissait d’une simple aumône personnelle qu’il accordait aux communes. Conditionner ce fonds par la production des projets bien maturés alors qu’il sait que les communes ne disposent ni de compétences, ni de moyens suffisants pour la maturation de leurs projets relève du chantage. Les 100 millions Fcfa en question devraient aussi servir pour la maturation des projets. Surtout quand on sait que les sectoriels censés accompagner les communes dans ce sens se meuvent en véritables cabinets réclamant des sommes faramineuses. Si en 2021 on continue à servir sous conditions des miettes aux collectivités territoriales décentralisées pour l’investissement, les Camerounais devront continuer à attendre avant de voir une décentralisation effective. Il n’y a pas transfert de compétences sans transfert des ressources qui vont avec. En d’autres termes, une compétence ne sert à rien si on n’a pas les moyens pour l’exercer.

Dans le cadre de la maturation des projets communaux, est-ce que les sectoriels se montrent coopératifs ?
Certains de nos projets ont trouvé des accords de financement. Nous sommes juste à la phase de maturation pour l’effectivité de leurs mises en oeuvre. Nos blocages viennent principalement de la tutelle et de du représentant de l’Etat qui refusent toujours de valider certains documents comme les délibérations et comptes, ainsi que de notre faible capacité financière. À cela, on peut aussi ajouter le manque de collaboration de certains sectoriels. Nous faisons recours à certains bailleurs de fonds pour nous accompagner dans la maturation de nos projets, ainsi qu’à certains cabinets amis qui nous offrent gratuitement leurs services. Mais ce n’est pas évident.

Vous avez été élu maire sous la bannière du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn).
Pensez-vous que la collaboration avec les autorités administratives et les responsables sectoriels serait plus saine si vous aviez été du parti au pouvoir ? En tout cas, ce n’est pas la lune de miel avec certaines autorités administratives et sectorielles. Vous savez, il y a sur le terrain des autorités qui voudraient continuer à exercer des compétences transférées par leurs ministères aux communes. Et dès lors que le maire s’y oppose, il se déclenche un bras de fer. Et comme ils sont tous solidaires entre-eux, le maire devient seul contre tous. En effet, on dirait que tout est fait par les sectoriels à Eséka pour saboter le mandat en cours du Pcrn.

Vous vous en remettez donc au gouvernement qui se de doit de rappeler à l’ordre certaines autorités administratives et autres responsables des services déconcentrés de l’Etat…
Le Code général des collectivités territoriales décentralisées est une loi votée pour résoudre les crises qui secouent le Cameroun depuis 2008. Il vise principalement à améliorer le cadre et les conditions de vie des Camerounais. Alors, il faudrait que le gouvernement veille à la stricte application complète et immédiate de cette loi que certains fonctionnaires torpillent pour des intérêts égoïstes.

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