Grogne sociale : Plus de 500 ex-employés du chantier naval prêts à marcher à Yaoundé
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Depuis 10 ans, ces ex- employés du Chantier naval et industriel du Cameroun ( Cnic ) revendiquent plus de 990 millions francs CFA de droits de paiements liés à leurs licenciements ( abusifs) intervenus en 2009 à Douala la capitale économique du Cameroun.

Les 562 ex- employés du Cnic sont prêts à faire une démonstration de force dans les tout prochains jours, en descendant dans la rue, histoire de faire entendre leur désarroi par rapport à leurs droits de licenciement. " Nous avons été licenciés en 2009. Et depuis 2010, nous courrons toujours après le reliquat de nos droits de licenciement. Une trentaine d'entre nos collègues sont déjà morts. La plupart d'entre eux sont morts de précarité, parce qu'incapables de vivre encore normalement, et donc de se payer des soins de santé. C'est une situation qui dure depuis 10 ans", nous confie un ex-employé du Chantier naval et industriel du Cameroun.

Plus loin, Dame Atangana se veut encore incisive: " Nous sommes déjà fatigués de nous faire berner par les membres du gouvernement. Nous voulons maintenant que le président de la République qui a dit être mendiant de la paix, ordonne lui-même le paiement de nos droits de licenciement. En 2019, nous avons été reçus par le ministre secrétaire général adjoint de la présidence de la République, Elung Paul Che, et par le ministre directeur du cabinet civil, Samuel Mvondo Ayolo. Tous ces proches collaborateurs nous ont donné un certain espoir. Plus d'un an après, nous nous rendons compte qu'ils se sont moqué de nous, juste pour que nous ne manifestions plus, et qu'ils trompent le chef de l'État, que tout va bien".

De son côté, Julius pense que le problème se trouve plutôt du côté du ministère des Finances." Après notre une marche de protestation à Yaoundé, nous avons eu une réunion de concertation avec le gouverneur du Centre, Naseri Paul Bea. Ce dernier nous avait dit avoir transmis notre cause auprès du ministre des Finances. Mais côté ministère des Finances, on nous bloque pour une fantaisie d'ordre lexical: on nous dit chaque jour qu'on ne peut pas nous payer, parce la terminologie de " primes de bonne séparation ", n'existe pas dans les textes réglementataires, or c'est le gouverneur parce que nous réclamions un peu plus de quatre milliards francs CFA, nous avait conseillé cette terminologie, arguant que l'État n'a pas assez d'argent, et qu'il nous faut revoir nos droits de licenciement à la baisse, d'où l'expression " primes de bonne séparation ".

Un des leaders du Collectif nous apprend que plusieurs ex-employés du Chantier naval et industriel du Cameroun sont déjà morts, las d'attendre leurs droits de licenciement. Nous en appelons à la magnanimité du chef de l'État, pour qu'il ordonne le paiement de nos droits, et que nos enfants puissent être inscrits à l'école pour la rentrée scolaire d'octobre 2020. Nous savons que le chef de l'État tient à la paix, et espérons que cette fois-ci, il ne permettra pas une grogne sociale pour une minable somme de 990 millions. Un montant modique pour un grand pays comme le nôtre".

L'alerte est donc donnée : cette fois-ci, les ex-employés du Chantier naval et industriel du Cameroun qui sont descendus à Yaoundé par centaines, comptent faire une démonstration de force pour le paiement de leurs droits. " Si on veut qu'on envoie les militaires, les gendarmes et les policiers nous tuer, mais nous n'avons plus peur. Nous sommes à bout. Depuis 10 ans, on nous maltraite dans notre propre pays, comme si nous étions des esclaves ou des étrangers dans un pays arabe ", hurle Ibrahimou Aliou.

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