Pierre Mila Assouté : « Écouter le président de la République, pour un opposant, n’est pas un luxe »
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Parlons peu et parlons bien. Pardonnez-moi si vous voulez, de faire des injections... Le 20 mai c’était hier. Certains ont parlé, ils ont fait comme le président de la République, au même moment. Très bien. On vous a entendus et compris...

Admettons que l’apprentissage politique est une école de pédagogie des codes politiques. Ne faites donc plus cela. Sinon, citez-moi un seul pays au monde, même parmi les plus démocratiques où, lorsque le chef de l’État annonce son adresse à la nation, des Tartempions font la même chose à la même heure. Citez ! Pourquoi cette opposition de nanité ? Peut-être l’opposant n’est pas un conformiste, alors il remet en cause les habitudes, il questionne le mal et propose le bien général dans le respect de l’autre, parfois il viole le conformisme si le gain commun est au menu, au risque de violer la loi et se voir opposer la loi. L’État est un monstre froid. Tout vrai opposant le sait. Mais à qui servent les défiances de l’État et du chef de l’État que l’on dit vouloir aussi être ?

Et puis de nous tous, que faisons-nous déjà ou nous sommes de merveilleux comme Dangote, Danpullo, Bill Gates, Georges Soros, Fotso Victor, pour raconter sans humilité ni respect, sauf prétention démesurée, traduisant immaturité politique, que nous avons la clef magique qui vaincra en un tour de bras l’ennemi des pouvoirs y compris en Europe : la finance, le capitalisme de la banque mondiale.

Gagner un gouvernement ce n’est pas gagner le pouvoir. Le regard du pouvoir en tant qu’opposant entre dans les rêveries que confronte la réalité du vécu intérieur du pouvoir. Cette réalité dilue les illusions à la découverte du visage du vrai ennemi : la Finance mondiale. Oui il y a des faiblesses managériales gouvernementales au Cameroun. Oui il y a des égoïsmes, des détournements, oui il y a moyen de faire plus et mieux. Mais alors opposants, en questionnant Paul BIYA sur ses responsabilités, questionnez-vous, vous-mêmes, sur les vôtres, les nôtres, en tant que Camerounais, anciens ministres, anciens conseillers, anciens fonctionnaires, postulants électifs sur nos devoirs et obligations ?

Un chef d’État construit-il seul son pays ? C'est le Président qui dit de ne pas porter les masques et de prendre l’avion pour aller contaminer vos frères du Coronavirus en fuyant le confinement ? C’est lui qui vous dit d’apprendre à vos enfants d’injurier autrui ? Il faut savoir que s'opposer c'est construire, pas déconstruire ou nier ce qui l'est. Lorsque le président de la République annonce qu’il s’adressera à la nation, ce moment fixe la mémoire nationale. Il arrête, le temps de l’écouter, le tintamarre d’opposants.

Je m’étais risqué avant la présidentielle de parler d’opposition de pacotille. Je crois que j’ai raison, et je n’ai pas changé d’avis en écrivant ces lignes. Il y a en politique de haut niveau, des sacro saints principes inviolables. Ce ne sont pas des lois. Lorsqu’on les viole, vous n’êtes qu’un bleu au blanc-bec puéril qui joue aux billes à la cour des grands. Lorsque prochainement le président de la République annoncera qu’il va s’adresser à la nation, opposants, grandissez, soit vous l’écoutez et après vous le critiquez et montrez ce que vous avez de novateur, soit vous ne l’écoutez pas et vous ignorez la suite.

Vous vous opposez à quoi, si vous parlez en même temps, au même moment que parle le pouvoir que par opposition vous convoitez ? Vous critiquez donc qui et quoi, si vous n’avez pas écouté ce qu’il a dit parce que vous bavardiez avec vos amis ? Et s’il voulait vous dire que les ennemis s’apprêtent à bombarder le pays ? Et s’il voulait vous dire comme Ahidjo qu’il vous remercie ? Et s’il voulait vous dire qu’il veut dissoudre l’Assemblée ? Et s’il voulait vous dire...

Écoutez le président de la République, pour un opposant, n’est pas un luxe. Respectez le Cameroun, respectez les Camerounais, respectez notre Président lorsqu’il parle au pays dont il tient les clefs du destin. Respecter l’autre, qui doit vous écouter, c'est parler une personne à la fois, et non pas trois personnes à la fois dans le brouhaha. Au-delà de la politique, il y a une question d’éducation et de bienséance. Aimons le Cameroun. Son président de la République jusqu’en 2025 se nomme, M. Paul BIYA. Si cela enlève la valeur à ma personne de dire monsieur Paul BIYA, je ne sais pas, mais j’ajoute Excellence, et je suis et reste toujours, après l’avoir respecté, Chief Pr. Mila Assouté, président du RDMC. N’est-ce pas ?

Quittons l’opposition de pacotille. Si Maître Ndoki a effectivement dit qu’elle n’a jamais prononcé les mots « président élu » pour désigner un Camerounais, professeur de son état, alors elle fait de la realpolitik et sa place est avec moi et ceux qui pensent opposition constructive, pas pacotille.

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