Confinement dans les hôtels : Des personnes testées négatives regagnent leurs domiciles
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Ils sont 24 sur les 94 voyageurs mis en quarantaine le 17 mars dernier dans les hôtels de Yaoundé.

Du 17 au 31 mars 2020, cela fait exactement 14 jours que 94 voyageurs ont été placés en quarantaine dans les hôtels à Yaoundé. Au 14e jours, selon les prescriptions gouvernementales, les personnes testées négatives devaient regagner leurs domiciles. C’est ainsi que 24 d’entre elles ont rejoint leurs familles dans la nuit du 31 mars. Parmi celles-ci, l’avocat et enseignant d’Université Claude Assira.

Sa venue dans son domicile a certes été un soulagement, cependant, elle a été biaisée, fait-il savoir, « je viens d’un milieu considéré comme suspect, y compris par moi-même. Le premier réflexe qu’on a est de protéger sa famille et de se protéger ». C’est autour de 23h03 que le reporter de Mutations reçoit finalement la confirmation sur la sortie des confinés testés négatifs au COVID-19, pourtant toute la journée, il(reporter) a campé devant le Mirador Hôtel à Mvog-Ada pour être témoin oculaire de la scène, en vain.

« La journée du 31 mars a eu son lot d’angoisse, de stress, de contraintes et de contrariétés. Elle était censée être le dernier jour du confinement commencé le 17. Elle comportait donc pour moi une forte dose de soulagement mais aussi d’appréhension parce que jusquelà, nous n’étions toujours pas fixés sur le résultat de nos examens qui seuls devaient décider de la fin de la quarantaine », explique Me Claude Assira.

Depuis leurs admissions à l’hôtel, ces voyageurs en provenance de l’Europe n’ont subi aucun test, du moins jusqu’au 12e jour de confinement [29 mars], date à laquelle des tests par prélèvements buccal et nasal leur ont été effectués. Pourtant, « normalement, fait savoir l’un d’eux, il aurait fallu faire des tests dès le début de la quarantaine et séparer les malades des non malades ». Même les contrôles périodiques de température n’ont pas été effectués, apprend-on pourtant, deux médecins étaient permanemment attachés au groupe.

C’est dans l’angoisse totale que les résultats de ces tests étaient attendus au 14e jour, ce d’autant que la connaissance que les confinés avaient du mode de contamination par le Virus amplifiait les possibilités. L’angoisse était surtout augmentée par les rumeurs suscitées par les tweets du ministre de la Santé qui annonçait un pourcentage de positifs importants, révèle un confiné qui a regagné sa famille le 31 mars dernier. « J’ai passé 14 jours de confinement dans l’ignorance totale de mon statut sur le COVID-19 », a-t-il déclaré.

Plus grave encore était la situation dans la mesure où, « je ne sais pas si les gens qui ont notre charge euxmêmes savent quoi que ce soit ou tout au moins, ont une stratégie, tellement les informations qui nous étaient communiquées par quelques rares responsables identifiables étaient elles-mêmes confuses et contradictoires », s’indigne Me Claude Assira.

« On n’avait pas imaginé au début de l’année 2020 qu’on pouvait être dans une telle détresse. Je peux comprendre qu’il puisse avoir de balbutiements et des hésitations de la part du gouvernement. Mais à un moment il faut prendre la mesure de la chose. Gouverner c’est prévoir ou tout au moins c’est agir. Je conseille aux pouvoirs publics de se mettre en la hauteur des enjeux. Pour cela, ils doivent se tenir régulièrement informés à la fois de l’évolution de la connaissance scientifique et de ce qui se fait par les autres », conseille l’avocat au barreau du Cameroun.

Le pic de la souffrance a été atteint le 31 mars dernier avec « la désorganisation, l’improvisation et les contradiction », apprend-on. Ce jour-là comme le premier jour de leur séjour dans cet hôtel, les confinés qui étaient déjà habitués à une prise en charge au quotidien ont été abandonnés à leur sort.

« Pas de dîner, pas de petit déjeuner et pas à manger du tout », apprend-on. Le 17 mars dernier, 94 voyageurs en provenance de l’Europe ont été placés en confinement dans certains hôtels à Yaoundé. 51 d’entre eux ont été testés positifs au COVID-19. 19 cas sont douteux, par conséquent, leurs tests seront repris et les résultats de 24 se sont avérés négatifs.

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