Lycée bilingue d’Ayos : Le sous-préfet se bat avec un enseignant
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C’était au cours d’une descente effectuée au sein de cet établissement scolaire le 22 janvier.

Depuis la matinée de mercredi dernier, une actualité inonde les réseaux sociaux. Elle met principalement en vedette le sous-préfet d’Ayos, dans le département du Nyong et Mfoumou (Centre). Au cours d’une visite inopinée au Lycée bilingue de cet arrondissement, Sandrine Mbey, a fait interpeller et garder à vue pendant quelques heures, à la brigade de gendarmerie de la localité, Steve Ondoua Samba, professeur de philosophie. Ce scandale suscite une vague d’indignation. Sur les réseaux sociaux, les commentaires vont dans tous les sens. De nombreux internautes estiment que le sous-préfet a fait preuve d’un excès de zèle sur fond d’abus d’autorité. En effet, selon divers témoignages, l’autorité administrative se serait introduite dans une salle de classe de Terminale A4 pour « déchirer » des tenues jugées extravagantes de certains élèves. Le professeur de philosophie, qui évaluait la classe, aurait commis la « bourde » de demander au « chef de terre » d’attendre la fin de l’évaluation, avant de « corriger » l’accoutrement des élèves.

Insubordination

Piquée au vif, Sandrine Mbey aurait infligé une gifle à l’enseignant qui, à son tour, aurait répliqué. Jointe au téléphone hier jeudi, Mme le sous-préfet n’a pas souhaité s’exprimer sur cet incident. Sur la toile, beaucoup pensent que « la tutelle du ministère des Enseignements secondaires doit saisir celle de ce sous-préfet prétentieuse et irrespectueuse de l’institution scolaire afin que des sanctions tombent ».

Pour sa part, le délégué régional des Enseignements secondaires pour le Centre, qui s’est rendu à Ayos relativise : « le sous-préfet était dans tous ses droits. Si elle s’est sentie humiliée dans l’exercice de ses fonctions, il était de bon ton qu’elle prenne des mesures conservatoires. Car, il y a eu insubordination de la part de l’enseignant. Le portail des camerounais de Belgique (@camer.be). Si elle a demandé à ce que l’enseignant soit arrêté et gardé à vue, c’était davantage pour sa propre sécurité [celle de l’enseignant, ndlr] car elle était avec son état-major. Néanmoins, le préfet du département du Nyong et Mfoumou et moi-même, qui nous sommes aussitôt rendus sur les lieux, avons fait libérer l’enseignant », relate-t-il.

Et de poursuivre : « dans un arrondissement, le sous-préfet représente le chef de l’Etat et elle y est descendue en qualité de ministre des Enseignements secondaires. Elle a le droit d’aller dans un établissement scolaire quand elle estime que quelque-chose ne marche pas bien. Et pour la circonstance, elle s’est faite accompagner d’un censeur et de deux surveillants généraux, car le proviseur recevait une mission de contrôle du ministère des Finances ».

Cela dit, la loi du 14 avril 1998 sur l’orientation de l’éducation au Cameroun, en son article 47 (1) dispose que l’enceinte d’un établissement d’enseignement est inviolable. « Les chefs d’établissements scolaires sont responsables du maintien de l’ordre dans leur établissement », poursuit l’alinéa 2. Et l’alinéa 3 de conclure : « l’intervention des forces de l’ordre ne peut avoir lieu que sur réquisition expresse du chef d’établissement ». Il est reste à chacun d’apprécier si cette loi a été respectée ou violée.

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