Noso : Imbroglio autour de l’aide humanitaire
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L’incohérence du gouvernement dans l’assistance des déplacées de la crise dans les régions anglophones inquiète la communauté internationale.

Samedi 28 décembre 2019. Les médias nationaux et internationaux sont conviés à un point de presse au ministère de l’Administration territoriale, qui devait commencer à 12h 30. Le patron des lieux, Paul Atanga Nji, fait son entrée sur un pas martial à 16h 15. Sans aucune forme de bienséance – c’est un habitué du fait -, il va dérouler son discours. La mine patibulaire. Le visage froncé. Le poing ferme. Le ton militaire. Et des déclarations renversantes. En marge de l’information principale qui porte sur la décision du chef de l’Etat d’envoyer un convoi humanitaire spécial de 100 camions transportant des vivres, des kits sanitaires et du matériel de couchage en faveur des déplacés internes des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest à l’occasion des fêtes de fin d’année, le Minat fusille les Ong exerçant dans le Noso.

Selon lui, « des hommes politiques véreux, des Ong manipulées par les détracteurs du gouvernement » distillent auprès des instances internationales que la situation dans les régions du Noso « conduirait à une crise humanitaire ». L’objectif de ces allégations, insiste Paul Atanga Nji, est de « prouver » que le pouvoir de Yaoundé n’est pas en mesure de gérer la situation humanitaire et « susciter une intervention de la Communauté Internationale » sous le couvert du « droit d’ingérence humanitaire ».

Le Minat affirme d’ailleurs avoir convoqué à plusieurs reprises les partenaires du système des Nations Unies (Hcr, Pam, Oms, Ocha, Unicef) et les ambassadeurs de l’Union européenne pour leur communiquer la « bonne information » sur la situation des déplacés internes. Des organisations qui apporteraient du soutien aux combattants séparatistes, laissent croire les propos du ministre. L’armée camerounaise a effectué un contrôle « inopiné » dans un convoi d’un partenaire humanitaire. Le portail des camerounais de Belgique (@camer.be). « Il y avait du riz, savons et boîtes de conserves, etc. Paradoxalement dans un camion, précise-t-il, il y avait trois caisses de munitions, des paires de jumelles, des téléphones portables androïdes », soutient le Minat. Pour conclure, l’ex secrétaire permanent du Conseil national de sécurité lâche pour la gouverne des journalistes qu’il « n’y a aucune crise humanitaire au Cameroun ». Une source gouvernementale confie que Yaoundé a « retiré » l’autorisation aux agences des nations Unies d’exercer dans le Noso jusqu’à nouvel ordre. Aucune des organisations humanitaires citées supra n’a confirmé cette information.

Axe Yaoundé-Pékin revigoré

Il faut se rendre à l’évidence que le pouvoir de Yaoundé ne veut plus de collaboration avec les agences onusiennes dans le Noso. Son partenaire des beaux jours est bien entendu la Chine. L’Empire du Milieu vient d’apporter un appui considérable au Cameroun d’une valeur d’un milliard six cent millions Fcfa composé des tentes, du matériel de couchage, du matériel médical et des ambulances. En réceptionnant ce matériel le 8 janvier à Douala, Paul Atanga Nji a magnifié la coopération sino-camerounaise et salué la magnanimité de la Chine dont « les cadeaux sont les plus importants reçus d'un pays étranger».

Selon le gouvernement, l'appui de la Chine sera acheminé vers le Noso afin de le distribuer aux personnes déplacées dans les jours à venir.

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