En procès pour avoir dirigé la circulation
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Le jeune conducteur de moto est accusé de s’être substitué en policier pour réguler la circulation alors qu’il n’en avait pas la compétence. Il nie les faits.

Le 12 novembre 2018, le gouverneur de la région du Centre interdisait la circulation des conducteurs de motos dans certaines artères de la ville de Yaoundé. Seulement, M. Mefiré Himbrahim, mototaximan est accusé d’avoir violé cette décision au lieu-dit Chapelle Elig-Effa. Il sera interpellé au moment où il s’est substitué en policier pour diriger la circulation. C’est le déclenchement de ses ennuis judiciaires. Ce jour-là, il sera interpelé et incarcéré avec une cinquantaine de riverains qui se seraient opposés à son arrestation. Le mis en cause n’a recouvré sa liberté qu’après paiement d’une caution au trésor public. Le 9 décembre 2019, la juge a reporté à plus tard le verdict de l’affaire sur la culpabilité ou non du mis en cause ainsi que de MM. Abdou Karim et de Djifaharta Fidel, ses coaccusés, détenus à la prison centrale de Yaoundé. Ce report de délibéré a été sollicité par M. Mefiré qui a souhaité donner sa version des faits sur les infractions de rébellion simple et autres retenues à son encontre.

Lors de son témoignage le 9 décembre dernier, Mefiré a relaté que le 12 novembre 2018, alors qu’il se rendait au marché Mokolo pour faire ses achats, il a été stoppé par un embouteillage «monstre» au lieu-dit Chapelle Elig-Effa. Il va donc décider de déboucher la voie publique en prêtant main forte aux automobilistes en difficulté. C’est alors qu’il sera interpelé par deux gendarmes qui lui reprochaient d’avoir créé un bouchon à cet endroit.

Indignée par l’attitude des hommes en tenue, la population va accourir pour venir au secours du conducteur de moto. En vain. Les gendarmes qui considèrent que l’intervention des riverains est une entrave à leur travail, vont appeler leurs camarades d’armes en renfort. C’est ainsi qu’ils vont procéder à des interpellations en cascade. M. Mefiré a nié avoir incité la population à s’opposer à son interpellation. Il a néanmoins avoué n’avoir jamais reçu une formation lui permettant de diriger la circulation. Le portail des camerounais de Belgique (@camer.be). C’est à la suite de ses déclarations que le procureur de la République a estimé que le conducteur de moto incriminé est à l’origine des embouteillages qui sont au centre de ce procès. Le représentant du parquet a ajouté que le mis en cause s’est également rendu coupable de l’infraction d’incitation de la population à résister à une injonction des forces de l’ordre.

L’avocat de l’accusé, a quant à lui, estimé que son client a agi avec de bonnes intentions. «Il a vu les embouteillages, et a voulu aider l’Etat et les automobilistes en danger». Il a ensuite expliqué que dans de nombreux cas, des civils ont souvent valablement débloqué des situations de ce genre sans que cela crée un problème particulier. L’homme en robe a relevé qu’il y a un acharnement contre son client dans cette affaire. Pour convaincre la juge de la pertinence de ses arguments, il a évoqué le fait que les gendarmes brillent par leur absence depuis le début de la procédure.

«Sur quel élément se fonde le parquet pour poursuivre mon client?», va s’interroger le conseil de la défense. L’avocat a enfin demandé au tribunal de déclarer M. Mefiré, non coupable des faits qui pèsent sur sa personne. Le tribunal va se prononcer sur la culpabilité ou non des mis en cause le 16 décembre 2019.

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