Social democratic front : le boycott par le feu
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Des pyromanes d’un genre particulier s’en prennent aux biens des candidats engagés dans le scrutin municipal et législatif du 9 février 2020.

Dans la nuit du 5 au 6 janvier 2020, le feu a été mis sur la maison de M. Fusi Namekong, député du Social Democratic front (Sdf) de la circonscription de la Mezam. Un de plus, pourrait- on dire, avec la vague des incendies qu’on enregistre dans la région du Nord-Ouest, depuis le déclenchement de la crise dite anglophone. Après les services publics et les écoles, la palme revient ces derniers temps à certains domiciles privés, ceux notamment d’élus du peuple qui postuleraient encore ou qui sont soupçonnés de vouloir rempiler, dans le cadre des élections projetées le 9 février prochain. La nuit du 15 au 16 décembre 2019, c’était déjà le tour de Joseph Mbah Ndam.

Député de la nation, vice-président de l'Assemblée nationale du Cameroun et fidèle parmi les cadres de Ni John Fru Ndi, sa maison de Batibo est partie en fumée. Selon nos sources sur place, les riverains ont tout juste eu le temps de constater que les flammes avaient envahi le domicile et n’ont pas pu sauver grand-chose. Le lendemain, dans la nuit du 16 au 17 décembre 2019, c’est l'une des maisons du maire Sdf de Kumbo, Njong Donatus Fonyuy, située au niveau de Tobin Round About, qui était incendiée par des inconnus, faisant également de nombreux dégâts.

Boycott des élections

Invariablement, on accuse les combattants sécessionnistes, d’être venus mettre le feu sur ces propriétés. A Bafut, Bamenda et Kumbo, on explique que ces incendies font suite à un mot d’ordre qui a circulé dans les deux régions anglophones affectées par la crise, invitant les combattants sécessionnistes à vandaliser les biens appartenant à tous les candidats originaires du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et candidats aux élections couplées de février 2020. L’objectif est dit-on de les effrayer, et ainsi, les obliger à retirer leurs candidatures.

Et ça marche. Si les choses restent en l’état, il n’y aura pas de liste Sdf aux municipales à Bafut, une circonscription de la périphérie de Bamenda, où le parti de Fru Ndi avait le vent en poupe. Tous les prétendants ont jeté l’éponge. Identique dans certaines autres circonscriptions, où des candidats, individuellement, se sont désistés. Beaucoup confessent craindre pour leurs vies. Enlevés puis libérés après parfois des tractations financières, peu de citoyens de cette région manifestent encore un enthousiasme pour les élections prochaines. Beaucoup ont été contraints de faire des posts sur les réseaux sociaux pour déclarer leur désengagement ou leurs vraies-fausses démissions de leurs partis et des strapontins actuellement occupés.

Officiellement, le Sdf ira aux élections. Mais cette participation est plus que controversée. Dans ses propres rangs, des voix s’élèvent pour dire que le parti du « suffer don finish » ne doit pas cautionner ce qui apparaît comme une supercherie. Me Joseph Lavoisier Tsapy, un de ses conseillers juridiques, ne se cache pas pour dénoncer ce qu’il considère comme un accompagnement du parti au pouvoir. A maintes reprises, il a dénoncé la cession suspecte, en 2013, de 14 sièges de sénateurs à son parti, dans des régions où le parti n’avait pas d’électeurs. Le portail des camerounais de Belgiqu (@camer.be). Et il n’y a pas jusqu’à Ni John Fru Ndi, le chairman du parti, pour subir les affres des incendies politiques. Un an plus tôt, dans le sillage du boycott de la présidentielle, sa soeur avait été kidnappée et son domicile incendié à Baba II, par Santa. Des flammes chez lui à Ntarikon furent vite maîtrisées.

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