Un chinois incarcéré à la place de son fils en fuite
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Il est poursuivi pour les faits d’abus de confiance et d’un détournement supposé d’une somme de 25 millions de francs qu’il devait reverser dans le compte d’une de ses compatriotes. Le mis en cause a rejeté sur sa progéniture portée disparue, les charges retenues à son encontre.

Le sexagénaire Xwang Wanchung, commerçant chinois et propriétaire de deux boutiques au marché central de Yaoundé est aux abois. Il va passer les fêtes de fin d’année dans une cellule de la prison centrale de Yaoundé- Kondengui où il est incarcéré depuis quelques mois pour des faits d’abus de confiance et de détournement de la somme de 25 millions de francs. Il lui est reproché d’avoir perçu cette somme qu’il n’a pas reversée dans le compte de sa compatriote, elle aussi, commerçante.

En dépit des garants et des arguments de défense soutenus devant la barre, sa demande de mise en liberté provisoire a été rejetée par le Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé centre-administratif, le 11 décembre 2019. Pour la défense de son client, Me Tene Martin a expliqué qu’une infraction commise par le fils ne peut être imputée à son père, qui n’y est pour rien. Le portail des camerounais de Belgique (@camer.be). Il s’appuie sur un principe général du droit, qui veut que la responsabilité pénale soit individuelle. L’homme en robe noire a évoqué les dispositions de l’article 74 du code pénal, qui dispose : «Aucune peine ne peut être prononcée qu’à l’encontre d’une personne pénalement responsable. Est pénalement responsable, celui qui volontairement commet les faits caractérisant les éléments constitutifs d’une infraction avec l’intention que ces faits aient pour conséquence la commission de l’infraction». Or, conclut-il, M. Xwang Wanchung n’a participé ni de près ni de loin à la transaction litigieuse. Dans son argumentaire, l’avocat a indiqué que son client vit un double calvaire en prison où il est isolé parce que ne s’exprimant ni en anglais, ni en français. Le 11 décembre, il a fallu faire recours à un interprète pour recueillir quelques déclarations du commerçant chinois.

Dans un bref témoignage, il a nié les charges retenues à son encontre. «Je ne sais pas ce qui m’amène exactement en prison. Les faits en question ont été commis par mon fils en fuite. Lors de l’enquête préliminaire, l’on m’a fait signer un document rédigé en français qui m’engageait sans que je le sache. Surtout que l’interprète ce jour-là, au commissariat, était l’époux de la prétendue victime», a-t-il confié. Le commerçant va attendre la prochaine audience pour savoir la suite réservée à sa requête. Le juge en charge du dossier ayant accédé à la demande du ministère public qui a sollicité un report de l’affaire pour avoir le dossier administratif de la procédure avant de requérir sur la demande de mise en liberté sollicitée par le commerçant chinois. Il est cependant important de relever que le représentant du parquet a émis des réserves pour ce qui est de la requête de M. Xwang Wanchung en doutant de la sincérité du commerçant chinois et de ses garants. L’affaire revient le 8 janvier 2020.

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