Statut spécial : Le SDF avale la pilule
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Les députés de ce parti, pour qui les dispositions traitant des spécificités des régions anglophones ne répondent pas aux conclusions du grand dialogue national, ont tenté en vain de bloquer l’adoption du texte.

L’examen et l’adoption du chapitre relatif au statut spécial des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, contenu dans le projet de loi portant Code général des collectivités territoriales décentralisées s’est déroulé dans une ambiance surchauffée. Après la lecture du rapport des travaux en commission, l’honorable Paul Nji Tumasang du Social Democratic Front (SDF) prend immédiatement la parole pour introduire une question préalable. A travers ce geste conforme à la pratique parlementaire, le président du groupe parlementaire SDF milite pour le rejet pur et simple du projet soumis à l’appréciation de la représentation nationale. Ce dernier estime que le projet de loi ne répond pas aux conclusions du grand dialogue national s’agissant des spécificités des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Il suggère d’ailleurs la modification de la Constitution pour une meilleure prise en compte de ce caractère spécifique. Un vote est organisé au terme duquel, 15 voix se prononcent en faveur du retrait du projet, contre 92 pour l’examen. Ce qui provoque la colère de ses camarades du parti, notamment Jean-Michel Nintcheu et Evaritus Njong. Ils décident de se retirer de l’hémicycle.

Un autre député SDF, Mbaya Awudu Cyprian, relève pour s’indigner que, « ce qui se passe dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest est au-dessus de nos clivages politiques. Monsieur le ministre, pourquoi avez-vous amené ce texte à l’Assemblée nationale si on ne peut pas l’amender même d’une seule virgule ? » Réaction immédiate du Rdpc. « Monsieur Awudu, connaissez-vous le nombre de personnes que je commande ? Je peux aussi lever la voix comme vous », commence Cavaye Yéguié Djibril, président de l’Assemblée nationale (Pan). « Je gronde le représentant du gouvernement qui refuse l’amendement du texte et c’est mon rôle », réplique l’honorable Awudu. La passe d’armes se poursuit. « Chaque fois qu’un désordre se produit dans cette chambre, c’est toi qui l’organise. Le portail ddes camerounais de Belgique (@camer.be). En tout cas, nous sommes contents que tu partes (allusion faite au refus par l’honorable Awudu de participer aux prochaines élections législatives en raison de la crise dans les régions anglophones, Ndlr)», lance le Pan. Avant d’appeler ses collègues au calme.

Au cours des discussions générales, nombre de députés SDF disent ne pas avoir de problème lié à la langue, mais plutôt à leur identité, la tendance à l’assimilation par le système francophone des Camerounais d’expression anglaise. Ils estiment que le projet ne saurait conduire à l’apaisement et à ramener la paix. En conséquence, ils ne peuvent en être les porte-paroles auprès de leurs populations. Le ministre de la Minddevel, en réponse aux préoccupations des députés SDF note : « au sujet de ce qui a été fait concernant le statut spécial des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, le président de la République voudrait s’assurer que les spécificités basées sur l’histoire, la culture, entre autres, sont prises en considération au moment de l’implémentation de la décentralisation… »

Sur l’observation en rapport avec la mise à l’écart des représentants de l’Etat dans la gestion des collectivités territoriales décentralisées, Georges Elanga Obam précise : « La décentralisation doit être comprise comme la libre administration des entités par des organes élus avec l’Etat exerçant la tutelle. Les deux piliers de la décentralisation sont : l’autonomie des collectivités, le choix libre des élus, et l’exercice de la tutelle par l’Etat. Si on n’accepte pas ces deux considérations, on ne parle pas de décentralisation ».

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