Livre, Enoh Meyomesse: Le temps du dialogue
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Chapitre II : Du soutien de la chienlit au linge en famille.La chienlit, c’est la pagaille généralisée. A quoi bon continuer à vouloir la soutenir, dès lors que le projet à la base de celle-ci est totalement impossible à réaliser ? Une force d’interposition des Nations-Unies ne viendra pas au Cameroun. Ce sont les Camerounais eux-mêmes et eux-seuls qui laveront leur linge sale en famille.

De même, mille manifestations à Washington, à Paris, à Bruxelles ou Munich, n’y pourront rien. C’est les yeux dans les yeux et à Yaoundé et nulle part ailleurs que nous, Camerounais, déciderons de notre avenir. Alors que nous nous plaignons que Pierre Messmer d’abord, en sa qualité de Haut-commissaire de la France au Cameroun, puis l’ambassadeur de France en 1960 à Yaoundé, Jean Bénard, aient torpillé la réunification, le premier en étant parvenu à faire accepter le projet de l’UPC par Paris et le second en l’ayant piloté sur place, avec l’assentiment de John Ngu Foncha et d’autres anglophones dont l’action est habillement dissimulée aujourd’hui, comment dans le même temps réclamer que la « communauté internationale », en clair l’impérialisme mondial, revienne fourrer son nez dans nos affaires prétendument pour notre bien ? Ne sommes-nous pas suffisamment intelligents pour décider de nous-mêmes ce qui est bon pour nous ? Même situation mais sous d’autres cieux, les Français ont-ils un jour demandé à l’Union Européenne d’intervenir de quelle que manière que ce soit dans le séparatisme corse, ou pour neutraliser les poseurs de bombes bretons jadis ? Les Espagnols ont-ils simplement imaginé un seul instant que Bruxelles puisse venir leur dicter la conduite à tenir dans leur différend interne avec les Catalans ? Depuis que la Force barkhane se déploie au Mali, la paix et la sérénité y sont-ils de retour ? Comment les mêmes personnes qui se font les gorges chaudes sur le « génocide français au Cameroun », se mettent dans le même temps à réclamer une intervention étrangère dans notre pays ? Comment dénoncer une chose et l’appeler au même moment ? Cela n’a pas de sens.
Si Ruben Um Nyobè, et d’une manière générale les politiciens camerounais se rendaient à New-York au moment de la lutte pour l’indépendance à la fin des années 1950, c’était uniquement parce que le Cameroun était un territoire sous tutelle des Nations-Unis. Si tel n’avait pas été le cas, ils n’y seraient pas allés. Mais même malgré cette situation, c’est l’ALCAM, Assemblée Législative du Cameroun, qui a décidé de la date de la proclamation de l’indépendance à travers une résolution votée au mois d’octobre 1958 par 46 députés contre 7 qui s’y étaient opposés. L’ONU en sa session spéciale de son Assemblée Générale sur le Cameroun de février à mars 1959 n’avait fait qu’entériner ce choix. En d’autres termes, même la date de l’indépendance, en dépit de la forte ingérence de Paris dans nos affaires internes, et malgré le fait que nous étions un territoire sous tutelle des Nations Unies, avait été décidée par nous-mêmes Camerounais. En clair, les élus du 26 décembre 1956, malgré l’exclusion des upécistes à ce scrutin décisif pour le destin de notre pays, avaient repris le combat de Um Nyobè et du nationalisme camerounais en général, et qui portait sur la fixation d’une date pour la fin de la tutelle de l’ONU sur le Cameroun. Ils n’ont pas laissé Paris nous imposer une date, non.
Avaient décidé de cette celle-ci en toute souveraineté, les députés suivants :
Aboubakary, Ahanda, Akassou, Amoua, Assale, Babalé, Behlé, Bétoté Akwa, Boyo’o Olinga, Boukari, Champeau, Daicréo, Dissaké Hans, Djou-messi Mathias, Djuatio, Duval, Ekwabi Ewané, Amac, Gueimé, Guyard, Yyawa, Kakiang, Kamnga, Kemajou Daniel, Mohaman Lamine, Logmo Antoine, Malam Yero, Marigoh Mboua Marcel, Marouf, Mindjos René, Mahamadou, Djafarou, Ndoudoumou, Ngaba Ndzana, Ngayewang, Ninekan Paul, Njiné Mivhel, Ntonga Aloys, Obam Ella François, Okala Guy René Charles, Seidou, Sissoko Cheikh, Paul Soppo Priso, Souaibou, Talba Malla, Yadji Abdoulaye1.

Pour tout dire, même les élus « fantoches », ainsi que les qualifiaient les Camerounais qui avaient opté pour le maquis, n’avaient pas accepté que l’étranger vienne nous dicter sa loi. Pour quelle raison, nous, aujourd’hui, devrions le faire, bien mieux, supplier Bruxelles, Paris, New-York, de venir semer la pagaille chez nous ? N’avons-nous pas, pour nombre d’entre nous, été des camarades de bancs des dirigeants de ces pays aujourd’hui ? N’obtenions-nous pas parfois de meilleures notes en classe que ceux-ci dans leurs propres pays malgré le racisme que nous subissions de la part d’enseignants européens ou américains ?

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Chapitre III : Le fruit de la paix est mûr.

Le moins que l’on puisse dire est que les esprits sont à l’heure actuelle véritablement disposés à ramener la paix au Cameroun. Le spectre d’une nouvelle année blanche pour les élèves du No et du So y a été pour beaucoup. Trois années consécutives sans école ! C’en était trop ! Même les plus intransigeants contestataires ont fini par fléchir. L’un des grands promoteurs de la pagaille, en l’occurrence le religieux bien connu, a finalement capitulé. De même, l’un des députés du SDF qui avaient entonné au sein de l’hémicycle de l’Assemblée nationale un chant de soutien aux brigands opérant des meurtres et des incendies d’édifices publics dans le NW et le SW a finalement déclaré pratiquement les larmes aux yeux :

« je suis arrivé à Batibo, j’ai eu peur je n’ai trouvé personne et les herbes ont poussé partout. Je parle les larmes dans mes yeux, je n’ai pas eu le courage d’aller vers la morgue parce que les corps qui étaient gardés dedans sont tous pourris. C’est une scène d’horreur que j’ai vécue… »

Les gens qui marchaient hier plein d’enthousiasme, les femmes toutes vêtues de blanc qui arpentaient fièrement les rues de Buea il y a deux ans en réclamant joyeusement l’indépendance sont aujourd’hui les mêmes qui appellent au dépôt des armes. Elles sont horrifiées devant les cadavres qui s’amoncellent. Même les jeunes qui hier bombaient fièrement le torse devant l’armée, sûrs qu’ils étaient de la défaite de cette dernière, ne parlent plus que de paix. Les forces de la division tapies à l’étranger, quant à elles, n’en sont plus qu’à émettre de pathétiques chants de cygnes et rien d’autre. Il ne leur reste plus que des incantations du genre « le vieux dictateur Paul Biya doit partir !!! » avouant elles-mêmes par cette attitude leur impuissance. Elles ont cassé les ambassades en vain. Leur défaite est actée, militairement, politiquement, diplomatiquement et fait plus grave, psychologiquement. Le Secrétaire général de l’ONU est venu la parachever en acclamant l’initiative prise par le gouvernement d’organiser un grand dialogue.


«  un temps pour aimer et un temps pour haïr, un temps pour la guerre et un temps pour la paix ». 

Voici venu le temps d’aimer, voici venu le temps pour la paix. Ce n’est plus le gouvernement uniquement qui la prône. La population elle-même, celle du NO et du SO, est lasse de la guerre, car elle en a goûté les fruits amers.

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Table

Avant-propos

Chapitre I : Les troubles actuels : une situation évitable ?

Chapitre II : Du soutien de la chienlit au linge en famille

Chapitre III : Le fruit de la paix est mûr

Chapitre IV : Non à la politique de la chaise vide

Chapitre V : Bâtir un Cameroun nouveau au cours du « Grand dialogue »

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