Avez-vous le sentiment que le gouvernement veut vraiment négocier dans la crise anglophone ?
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Rodrigue Tongue, Président du Club Po. : “Il n’y a pas d'autres choix”
Négocier avec qui ? et pourquoi ? Ce sont des questions à adresser au préalable. Car, pour moi, il n’y a de négociation possible avec des sécessionnistes. Je vis déjà dans ma douleur de l’ex Northen Cameroun au Nigeria. Une république d’Ambazonie m’achèverait. Par contre, je crois qu’on peut et doit débattre de la forme de l’Etat. Nous convenons tous que le Cameroun est une Afrique en miniature, c’est-à-dire, une vraie mosaïque culturelle, historique et sociologique. Et donc, le model d’Etat unitaire hyper centralisé quoique proclamé décentralisé, serait très peu adapté à nos besoins en matière de gouvernance. Alors, à la question, trouvez-vous le gouvernement prêt à négocier ? je répondrai, qu’il n’a pas autre choix pour ce qui concerne la forme de l’Etat. Que ce soit ce régime ou un autre, il faudra bien débattre un jour, afin de sortir de l’impasse.

Edmond Ngangoum, enseignant chercheur : “Il faut parvenir à dialoguer”
Nous ne sommes plus à l’étape de l’impression. Il faut que le gouvernement négocie. La durée et la réalité de cette crise prouvent que le gouvernement n’a pas le dessus. Et aucun gouvernement n’a jamais gagné une guerre contre son propre peuple. Ces gens qui revendiquent ont des choses à réclamer. Qu’on les écoute, et qu’on voit dans quelles mesures leur accorder ce qu’ils demandent. Le portail des camerounais de Belgique. Ce qui fera une sorte de conciliabule entre les deux. Cela peut être une décentralisation, cela peut être la fédération. Le principe n’est pas ce qu’il va en être, le principe est le dialogue. Le problème se trouve au niveau du dialogue. À partir du moment où l’on est disposé à dialoguer et qu’on fixe les termes du dialogue, à l’issue de ce dialogue, il peut émerger quelque chose qui fera l’unanimité de la part des protagonistes et acteurs.

On se contente de dire que la forme de l’Etat est un et indivisible. On le martèle encore et encore. La forme de l’Etat peut être indivisible, mais comment gérer notre diversité culturelle et historique actuelle ? Nous sommes un pays bilingue à monocolore francophone. Comment peut-on gérer tout cela ? Il faut dialoguer. Le gouvernement ne donne peut-être pas l’impression, mais il faut y parvenir. On aura beau tuer, on aura beau enfermer ou alors réprimer, on ne résoudra cette gangrène qu’à partir du moment où l’on acceptera de dialoguer. Il faut dialoguer.

Serge Seppoh, journaliste politique: “L’absence d’agenda témoigne d’une frilosité”
La volonté exprimée par le Premier ministre Joseph Dion Ngute et prescrite par le Chef de l’Etat rassurait d’emblée d’une volonté inébranlable d’établir un dialogue pouvant aboutir à une décrispation sur la tension dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Hélas, le mutisme entretenu par le pouvoir depuis lors, l’absence d’agenda et la raideur exprimée à l’égard des acteurs de l’opposition et de la société civile voire des médias témoigne d’une certaine frilosité.

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