Expropriation abusive : Une trentaine de familles menacées de démolition à Bonapriso Douala
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Récemment sommée de libérer les lieux au risque d’y être contrainte par la force, voire de subir la démolition pure et simple de leurs domiciles, une trentaine de familles résidant au lieudit rue des pavés à Bonapriso ne sait plus où mettre de la tête, car astreinte depuis deux ans à un harcèlement psychologique sans précédent.

Vivant jusqu’alors en intelligence, la trentaine de familles a té surprise de se voir servir une sommation lui intimant l’ordre de déguerpir sous 72 heures il y a quelques jours bien quelle dispose fort à propos de titres de propriété d’une contenance superficielle de plusieurs milliers de mètres carrés au motif de ce que ledit domaine immobilier empiéterait le domaine public de l’état. Ce qui de fait serait une aberration, aussi longtemps que celle-ci et régulièrement immatriculée au nom de tiers qui y ont érigé depuis plusieurs années de immeubles bâtis en matériaux définitifs où ont du reste résident hauts commis de l’état et autres diplomates, dignes fils sawa ayant loyalement servi le pays.

Au demeurant, y a-t-il urgence pour ce projet au moment ou les familles préparent la rentrée des enfants ? La plaque installée à l’entrée indique que ces travaux se font dans le cadre du plan d’urgence triennal pour l’accélération de la croissance économique. Seulement et pour respecter les règles de l’art en la matière, y a-t-il eu un recensement préalable des occupants du dit site dans l’optique de leur dédommagement conséquent ? Au lieu de cela, on leur a plutôt brandi une plaque du projet. Sur laquelle on pouvait lire : marché pour exécution des travaux de réhabilitation des voix de desserte du quartier météo. Autorité contractante, ministre délégué à la présidence de la République chargé des marchés publics. Maitre d’ouvrage, ministre de l’habitat et du développement urbain. Ingénieur du marché, délégué régional de l’habitat et du développement urbain pour le littoral. Pas plus.

Mais seulement ayant avec elle la force du droit que lui confère les titres fonciers nominatifs des diverses familles y implantées, l’affaire s’est quelque peu compliquée, surtout que l’autorité coutumière à l’entame de toute procédure d’immatriculation foncière reconnaît à ces familles des droits fonciers sur leurs parcelles respectives. Toutes choses qu’elles ont du reste excipé au délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Douala, commis d’office pour faire exécuter le projet.

Cependant, on se rend compte que la procédure usitée par l’administration est émaillée de moult entorses tenant autant de la mauvaise qualification de l’occupation du dit site qui, en aucun cas ne saurait être illégale aussi longtemps que ces familles disposent de titres fonciers réguliers, de même l’urgence excipé ne semble guère avérée quand bien même la plaque annonçant l’imminence du démarrage des travaux évoque sur ce site mentionne qu’il s’agit de voies projetées du plan d’urgence triennal.

En fait, l’on voudrait s’octroyer un puissant sauf-conduit pour accélérer le déguerpissement de ces familles. Sur un site désormais convoité par de gros bonnets ? Ne serait-ce qu’à en juger par l’entreprise adjudicatrice de ce marché, la société Mag Sarl qui serait la propriété d’un ancien PM. Sinon, pourquoi avoir attendu plus de deux ans depuis que ces domiciles aient été marqués de la croix de Sant André pour signifier à leurs propriétaires le motif de ce marquage ? Au finish, il y a lieu de s’interroger sur le rôle trouble du délégué de la CUD dans cette rocambolesque affaire. Aussi bien que le silence assourdissant des chefs traditionnels Sawa face à cette menace d’expropriation.

Affaire à suivre…

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