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© Lexpres.fr : Par Vincent Hugeux
- 13 Jun 2019 16:06:00
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Les fractures ouvertes du Cameroun :: CAMEROON
Qu'il s'agisse de la guérilla sécessionniste dans l'Ouest anglophone ou de son opposition politique, la stratégie de Paul Biya tient en un mot : l'usure.
"La crise la plus négligée au monde". C'est en ces termes que le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) décrit le conflit meurtrier qui oppose depuis septembre 2017 les autorités camerounaises à la nébuleuse irrédentiste active dans les deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
De fait, seuls les initiés mesurent les effets ravageurs de la guerre larvée qui endeuille le flanc occidental de l'ancienne colonie allemande, par ailleurs exposée, dans son extrême-nord, aux incursions de la secte djihadiste nigériane Boko Haram.
A minima, accrochages et exactions ont été fatals, selon l'International Crisis Group, à près de 2000 civils. On recense en outre au moins 200 tués dans les rangs des forces de sécurité -gendarmes, policiers et militaires- et plusieurs centaines de morts chez les insurgés, qui prétendent instaurer la république indépendante d'Ambazonie.
Les déplacés ? Plus d'un demi-million à en croire les experts des Nations unies, auxquels il convient d'ajouter les 30000 réfugiés ayant fui vers le Nigeria voisin.
Pas facile de procéder à des vérifications factuelles sur le terrain, ni de démêler l'écheveau touffu des rumeurs et des anathèmes réciproques, colportés et amplifiés par les réseaux sociaux.
Pas facile non plus d'authentifier les vidéos des atrocités attribuées au camp d'en face.
Ilaria Allegrozzi en sait quelque chose. Quoique pourvue d'un visa valide, la "chercheuse senior" pour l'Afrique centrale de l'ONG Human Rights Watch (HRW) s'est vue refoulée à l'aéroport de Douala le 12 avril dernier. Ce qui ne la dispense pas de subir le harcèlement haineux des boutefeux sécessionnistes. "Les abus, commente-t-elle sobrement, viennent des deux côtés."
Illustration. Fin mai, le gouverneur du North-West accuse les rebelles d'avoir dévasté la localité d'Upkwa, incendié une quarantaine de maisons et torturé plusieurs villageois. La semaine précédente, HRW avait dénoncé l'assaut lancé par l'armée sur Mankon.
A la clé, 70 habitations réduites en cendres. Dans la même période, deux événements auront épaissi la chronique de l'horreur ordinaire. D'abord, le meurtre à Muyuka (Sud-Ouest), le 20 mai, d'une fillette de quatre mois prénommée Martha, que ses parents imputent aux militaires. Ensuite, l'assassinat d'un prof d'histoire-géographie dont la tête, tranchée, sera déposée sur un rond-point de Bamenda, chef-lieu du Nord-Ouest.
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