Douala : Les habitants de Makèpè Missokè en colère
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Ils ont manifesté vendredi 17 mai 2019 pour marquer leur opposition aux déguerpissements annoncés dans leur quartier.

Ambiance tendue dans la matinée de vendredi 17 mai dernier au quartier Makèpè Missokè dans l’arrondissement de Douala 5e. De part et d’autre de la chaussée, une foule de personnes en colère. D’après les informations obtenues sur place, c’est depuis 4 heures du matin que ces hommes et femmes ont pris d’assaut la route qui traverse le pont Makèpè Missokè. Conséquence, impossible pour les automobilistes de circuler. Tous ou presque rebroussent chemin. La route va rester ainsi bloquée durant plusieurs heures. Seuls les piétons réussissent tant bien que mal à se frayer un passage au milieu de cette foule. Sur les pancartes qu’ils tiennent en main, on peut lire entre autres messages : « Nous disons oui au drainage, non au déguerpissent » ou encore « Nous disons non à la revente de nos terrains »…

La manifestation de vendredi était une tentative pour les populations de ce quartier d’arrêter les démolitions de leurs domiciles annoncée pour bientôt. Dans le cadre d’un projet, ce sont près de 800 maisons qui pourront être détruites. « Il y a quelques semaines déjà, nous avons reçu une note venant de la Communauté urbaine de Douala (Cud). Et ladite note est claire : Nous sommes sommés de déguerpir d’ici le mois prochain. C’est-à-dire en juin », rapporte une habitante du quartier.

« C’est à n’y rien comprendre. C’est pour cela que nous sommes là. On parle de déguerpissement, mais on ne nous dit rien sur le lieu de recasement », renchérit une autre. Pour Vincent, il n’est pas question de partir. « Nous sommes ici depuis 40 ans pour certains. On ne peut vivre dans un quartier comme celui-ci depuis 40 ans et on vient nous dire aujourd’hui de déguerpir. Avant, il n’y avait que de l’eau partout ici. On a fait des remblais pour que ce soit ce que c’est aujourd’hui. On a payé avec notre argent, fait les aménagements qu’il fallait pour rendre cette zone habitable. Aujourd’hui on nous demande de partir. C’est incroyable ! », fulmine un homme, la quarantaine entamée. La descente du Sous-préfet de l’arrondissement de Douala 5e a permis de calmer la population. « On ne peut pas vous déguerpir sans l’accord du préfet (…) Donc, s’il y a un projet comme celui-là, il faudrait qu’on s’asseye avec la population et la Cud qui veut réaliser ces projets, qu’il y ait entente », a déclaré le Souspréfet. Après quoi, les populations ont levé les barricades posées sur la chaussée.

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