Etablissements scolaires : Les violences de trop
CAMEROUN :: SOCIETE

CAMEROUN :: Etablissements scolaires : Les violences de trop :: CAMEROON

Nombre d’élèves, d’enseignants et de personnels en charge de la discipline en sont victimes au sein des écoles, lycées et collèges, chaque année.

Tsanou Blériot, 17 ans, élève de 2nde C au lycée bilingue de Deïdo à Douala, n’est plus. Il a été tué vendredi 29 mars dernier, jour de remise des bulletins de notes dans son établis- sement, alors qu’il tentait de défendre des camarades filles victimes de racketteurs. Les assaillants ne sont autres que d’anciens élèves du lycée, renvoyés au cours de cette année scolaire pour consommation de drogue, absentéisme, etc. Aussi dramatique que ce fait divers puisse être, il procède désormais de l’ordinaire dans l’environnement scolaire au Cameroun. Au premier trimestre, c’est également au couteau qu’un élève du lycée de Ngousso Ngoulemakong à Yaoundé est allé dire sa manière de penser à un camarade qui avait osé avoir les mêmes vues que lui sur une fille. Le portail de la diaspora camerounaise de Belgique. La victime de cet assaut, grièvement blessée à la poitrine et à la main, a passé un long séjour à l’hôpital. Le 22 novembre 2018, Dave Menendi, élève de Terminale à l’Institut polyvalent bilingue La Sophia au quartier Nkolfoulou, Yaoundé, a également eu sa vie arrachée par un coup de poignard de son camarade Cabral Fankam.

« Violences aggravées, parfois en bande », « violence sur censeur », « coups et blessures », « port et usage de stupéfiants », « état d’ivresse permanent », « trafic d’objets divers », « bagarres en tenue sur la voie publique avec embarras de la circulation ». La multiplication des actes d’indiscipline caractérisée a définitivement consacré la côte d’alerte de la violence dans les établissements scolaires du pays. remac. A côté de ces faits d’arme, chahuts, retards, absentéisme et autres perturbations dont étaient régulièrement coupables les élèves de l’école ancienne relèvent quasiment de l’ordinaire. C’est clair : les actes de violence ont indiscutablement augmenté dans les écoles, au primaire comme au secondaire. « Mais l’essentiel est moins dans la fluctuation quantitative du phénomène que dans les modifications qualitatives qui en affectent le sens, la forme et la portée », relève un inspecteur pédagogique retraité.

Les actes de violence sont signalés au quotidien dans certains établissements. Les élèves récalcitrants ne se contentent d’ailleurs plus de brimer leurs petits camarades. Ils s’attaquent aussi aux enseignants. Et là, les agressions ne sont plus seulement verbales. Elles vont des crachats à la figure aux gifles, en passant par des gestes obscènes et des pneus crevés. Phénomène jadis masculin pour l’essentiel (80% des signalements), la violence scolaire est en train de faire son nid parmi les filles. Et les plus jeunes aussi. Selon des responsables d’établissements approchés, l’on assiste à une augmentation de faits commis par des filles et à un rajeunissement des auteurs, ces dernières années. Et, il ne s’agit pas que de tirer les cheveux ou de fusiller un camarade du regard. Les expéditions punitives, ça connaît désormais le sexe dit faible et des enfants ayant à peine quitté les couches-culottes .

Lire aussi dans la rubrique SOCIETE

Les + récents

partenaire

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo