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© Le Jour : Aurélien Kanouo
- 26 Feb 2019 15:25:00
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CAMEROUN :: Bafoussam : L’activité des prostituées en baisse :: CAMEROON
C’est la conséquence du climat sociopolitique tendu dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis bientôt 3 ans.
Au rang des déplacés de la crise anglophone dans la ville de Bafoussam, se trouvent les « vendeuses de sexes ». Une situation qui est venue fragilisée cette activité la plus vielle du monde. Il est désormais difficile pour cette catégorie de personnes de s’arracher un client en une nuit. Au lieu-dit « Carrefour auberge » à Bafoussam, un endroit de prédilection de cette activité, un groupe d’une douzaine de personnes constituées de jeunes, moins jeunes filles et femmes installées de part et d’autre de la chaussée à la première rue à la descente de Toungang-ville, attendent impatiemment des potentiels clients ce vendredi 22 février.
Il est peu plus de 17H, ce jour jadis de bonnes affaires comme il est de coutume chaque week-end dans ce secteur, semble peu ordinaires. La présence des étrangers dans la ville pour des activités événements divers ne répond en rien aux besoins. Des bars et snacks installés ici, distillent des décibels donnant ainsi l’occasion à ces détentrices de « comptoirs de sexe » d’esquisser des pas de danse. Au passage d’un homme, ces dames à moitié habillées accourent et proposent chacune « son produit » en y ajoutant quelques détails sur sa qualité. Dans ce comptoir de commerce du sexe, cigarettes et boissons, accompagnent ces noctambules dans des multiples coins d’ambiance festive. Dans la foulée, chacune consciente du contexte actuel se met à l’oeuvre pour s’arracher du moins un client. Le portail de la diaspora camerounaise de Belgique. Un habitué de ce coin confiera que « le domaine d’activité des prostituées recrute au quotidien. Avant, il faillait être un habitué de ce milieu pour se rendre compte de telles pratiques. Mais aujourd’hui, plus nombreuses, elles s’exposent en bordure de route à la recherche du client ».
Cette « suralimentation du comptoir » influence sur le prix d’une partie de sexe. Actuellement, selon un abonné, « il est plus facile de s’offrir une partie de jambe à 500F. Pourtant, il fallait débourser au moins 1000F. Le week-end, ce prix était multiplié par trois ». « Les filles Bamenda sont venues nous gâter la marché. Il n’est plus aisé d’avoir les clients. Ils sont toujours présents mais nous sommes de plus en plus nombreuses. Avant, certains clients nous invitaient dans la ville de Bamenda le temps de leur séjour, mais depuis le début de la crise, cette opportunité ne s’ouvre plus à nous. Au contraire, celles de cette ville sont venues nous retrouver à Bafoussam », confie l’une d’elles avec le regard aux aguets.
Pour les acheteurs de sexe, c’est une occasion à saisir. « Il y a toujours des gens qui gagnent derrière chaque malheur. Comment ne pas profiter de la présence de ces femmes pour se mettre être en joie », confie cet autre habitué de ces lieux. A quelques mètres du lieu-dit « entrée 3ème » à Tyoville, ce même vendredi, il est 21H19, dans l’un des bars installés à cet endroit, la bière coule à flot dans une ambiance surchauffée. Le porc pimenté agrémente la partie. Légèrement habillées, de quoi faire plaisir aux « financeurs », elles se font plaisir avec le minimum. « On descend la bière d’abord même s’il n’y aura pas l’argent après. C’est rare d’avoir des occasions de cette nature aujourd’hui », lance l’une d’elles. « Le malheur des uns faisant le bonheur des autres », les habitués de ces coins capitalisent au maximum.
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