Cameroun: Le MRC, Le Garden State, et Le Droit
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Cameroun: Le MRC, Le Garden State, et Le Droit :: CAMEROON

Alors que ses dirigeants sont arrêtés, notamment Célestin Djamen, qui a été tiré de son lit d’hôpital où il se remettait des blessures par balles reçues lors de la manifestation non autorisée samedi 26 janvier 2019 contre le président de longue date de ce pays d’Afrique centrale, Paul Biya. L’État, par l’intermédiaire de son ministre de l’Administration territoriale, envisage de dissoudre le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) par décret, il est ainsi de plus en plus clair que le MRC devient la «mauvaise herbe» du jardin de la politique camerounaise.

L’état de jardinage est aussi un concept que nous avons adapté de Zygmunt Bauman (cf. par exemple Bauman, 1992: 178). Il fait référence à un État « géré » par son gouvernement comme un jardin. Le jardinier/gouvernement applique des méthodes rationnelles basées sur des connaissances scientifiques pour créer des conditions optimales de croissance pour les «plantes» / personnes.

En plus, l’État jardinier équivaut au jardinier qui, tout en planifiant un jardin parfait, doit éliminer les « mauvaises herbes » du jardin national et construire ainsi des identités d’exclusion pérennes, mettant en évidence un régime qui lutte avec acharnement contre la démocratie et les différences.

Ainsi, comme dans l’État du jardinage, l’État utilise son monopole de la violence dite légitime pour opérer un contrôle effectif, efficace, et meurtrier de la population. Aussi, le lien entre la planification de l’État et le côté obscur de la gouvernance puis le «caractère naturel» de cette violence telle qu’elle s’opère au Cameroun devient indissociable.

Comme dans le cas du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) dirigé par un avocat international compétent, ayant fait ses preuves et unanimement reconnu par ses pairs , Le Professeur Maurice Kamto, la réalité est que nombre des problèmes de notre «démocratie» actuelle, tels que la liberté de parole et de réunion, le calvaire enduré par les prisonniers politiques reconnus par notre organisation, sont essentiellement juridiques.

Ces tristes réalités s’expliquent en partie par le fait que la majorité des Camerounais ne souhaitent plus voir leur constitution bafouée de manière continue par des personnes qui se définissent comme des « patriotes », mais sont de plus en plus considérées comme des parasites de la nation.

En effet voir enfin les problèmes juridiques exposés nous aide à comprendre non seulement le rôle du droit en politique, mais également le fait que les Camerounais considèrent les violations de la Constitution comme illégales au sens commun du terme et comme de la haute trahison. Les discussions sur ces arguments légalistes des politiciens nous rappellent à quel point ces dirigeants du MRC sont articulés et sophistiqués – et surtout à quel point l’électorat est de plus en plus attentif aux idées et aux idéaux.

La réalité est que nous nageons tous dans le passé comme le font les poissons dans l’eau et ne pouvons pas y échapper. Nous sommes tous le produit de l’histoire, mais nous avons le choix désormais : entre continuer en tant que plantation biopolitique néocoloniale se faisant passer pour un État-nation, ou défendre nos droits.

Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques – CL2P

http://www.cl2p.org 

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