Cameroun, Entraves aux droits humains: Déclaration liminaire de la directrice exécutive du REDHAC
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Cameroun, Entraves aux droits humains: Déclaration liminaire de la directrice exécutive du REDHAC :: CAMEROON

Mesdames et messieurs les journalistes, Grande est ma joie de vous retrouver à l’occasion de ce point de presse qui marque la rentrée du Réseau des Défenseurs des Droits Humains en Afrique Centrale.

Une rentrée qui se situe à l’aube de l’année 2019 que je vous souhaite moins ardue et pénible dans l’exercice de votre métier ô combien difficile au vue de nombreuses violations du droit à la liberté de la presse. On peut se souvenir des affaires Mimi Mefo du groupe Equinoxe, Joseph Olinga du quotidien le Messager, Biem Tong d’HURINEWS ainsi que tous les autres qui sont dans les mailles de la justice

Le Cameroun traverse actuellement une énorme tourmente de son histoire. Alors que nous autres Défenseurs des Droits Humains, vous hommes et femmes de Médias, le clergé et divers autres acteurs de différents bords de la communauté nationale et internationale n'avons eu de cesse d'interpeller les autorités face aux dérives d'un pouvoir aux relents
autoritaristes, alors que notre pays est encore englué dans les méandres de la crise socio politique dans les régions du Nord Ouest et du Sud Ouest aux conséquences incalculables en terme de pertes en vies humaines, déplacés et refugiés par centaines de milliers, arrestations arbitraires, impact néfaste au plan économique; pendant que la situation sécuritaire demeure fort préoccupante dans la région de l'Adamaoua dont le nombre d'enlèvements suivis d'assassinats, de vols de bétail, demandes et paiements de rançons ne se comptent plus, alors que les Camerounais dans leur immense majorité n'ont pas encore digérés et clairement édifiés des véritables raisons, des causes et des coupables ayant entraînés le retrait de l'organisation de la prochaine Can de football, moins d'une semaine après le grave accident de la circulation survenu sur l'axe Ngaoundéré-Touboro ayant causé la mort de près de 30 personnes, et en cette période difficile d'amorce de début d'année, voici que des images d'une barbarie abjecte viennent comme qui dirait saler l'addition d'une nation au bord d'un précipice.

En effet, au cours de la même semaine (dernière), des hommes et femmes militants et sympathisants des formations politiques de l'opposition ont fait l'objet d'une brutale et
sanglante répression perpétrée par nos forces de sécurité aux ordres sans équivoque des autorités administratives zélées. Outre des élus de la nation bousculés comme de vulgaires brigands, l'ont a vu médusés et de manière effroyable des compatriotes parmi lesquelles des femmes atteintes par balles (peu importe si celles-ci sont réelles ou en caoutchouc), et d’autres pulvérisés par des gaz lacrymogène dans plusieurs villes du Cameroun. Et pendant que l'opinion se demandait encore le pourquoi du comment d'une telle atteinte aux droits les plus élémentaires à la vie et/ou de manifester pacifiquement, voilà qu'il nous revient preuve à l'appui que des leaders de l'opposition ont été séquestrés, enlevés et détenus Réseau des Défenseurs des Droits Humains en Afrique Centrale nuitamment par des éléments de nos forces de l'ordre. Tous ces faits sont inadmissibles et intolérables pour le REDHAC .

L’Etat du Cameroun piétine ses propres lois et les traités et conventions régionaux et internationaux librement ratifiés.

Comment comprendre que lors de la manifestation pacifique du 26 Décembre 2019 au moins 50 personnes interpellés à Douala donc 2 blessés par coups de matraques, 25 à Bafoussam, 5 à Yaoundé, 3 à Dschang, toutes privées de libertés dans les conditions inhumaines et dégradantes aux élans de torture morale et psychologique dans les locaux de la Police Judicaire et Groupement Militaire d’Intervention ?

Comment expliquer la sortie des forces de sécurité alors qu’il s’agissait seulement d’une manifestation pacifique pour exprimer les points de vue d’un parti politique dans une démocratie ?

Comment comprendre que dans la nuit du 28/01/2019 en violation flagrante des disposition de la loi et des règles internationales, on assiste aux enlèvements et séquestrations de M. Maurice KAMTO, président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) ,candidat à l’élection présidentielle du 07 Octobre 2018, avocat et professeur d’université presqu’avec tout son bureau à savoir :Pr. Alain Fogue, Ms. Albert Dzongang Président d’un parti , Penda Ekoka et au autres dans un domicile privé.

Le REDHAC peut vous assurer qu’il ne baissera jamais pavillon dans la longue lutte pour la protection et la sécurité des Défenseures et activistes, la conquête des libertés
fondamentales et la consolidation des institutions démocratiques.

Le Réseau des Défenseurs des Droits Humains EXIGE de l’Etat du Cameroun :

- la libération immédiate et sans conditions du Pr. Maurice KAMTO et de toutes les personnes ayant fait l'objet d'arrestations arbitraires, d’enlèvements et de séquestrations suite à ces marches pacifiques ;

- l'ouverture immédiate des enquêtes à la fois judiciaire et parlementaires afin d'identifier les donneurs d'ordres et auteurs d'exactions sur les populations civiles sans défense ;

- La clarification sans délais par les autorités Étatiques de la situation des tirs de fusils sur les cas M. Célestin DJAMEN, Me NDOCKI, et compagnies et leurs prises en charge médicale totale ;

- L'ouverture d'une double enquête judiciaire et parlementaire pour établir les responsabilités et/ou complicités suite aux actes de vandalisme et pillages dans certaines de nos représentations diplomatiques à l'Étranger.

Tous les responsables de ces exactions doivent être traduits devant les juridictions compétentes et impartiales.

Mesdames et messieurs les journalistes, tout en remerciant et en saluant le courage de ceux d'entre vous ayant fait montre de courage et de sérieux pour relayer et dénoncer ces scandales qui relèvent d'une autre époque rétrograde, vous comprendrez qu'en pareille circonstance et face à la gravité de la situation, il ne nous paraisse pas opportun de nous étendre davantage dans la littérature. Je vous remercie pour votre aimable attention.

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