CAMEROUN: REPRESSION BARBARE ET SANGLANTE DES MANIFESTATIONS PUBLIQUES!
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CAMEROUN: REPRESSION BARBARE ET SANGLANTE DES MANIFESTATIONS PUBLIQUES! :: CAMEROON

L'ONG Mandela Center International porte à l’attention de la communauté nationale et internationale :

Que dans son message à la Nation le 31 décembre 2018, le Président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), le Pr. Maurice KAMTO, qui se considère toujours comme le véritable vainqueur de l’élection présidentielle du 07 octobre 2018, avait annoncé « des marches blanches de l’indignation, de protestation et de colère à la fois contre la guerre dans le Nord-ouest et le Sud- ouest, contre l’assassinat de la démocratie par les fraudes électorales massives et le vol de l’élection pour dire non au holdup électoral, contre la corruption, le détournement et le pillage dans l’impunité de l’argent public et des ressources de la nation, notamment par un gang de malfaiteurs qui tentaient de dissimuler leurs forfaits sous le couvert de l’organisation de la 32e coupe d’Afrique des nations, pour dire non au crime contre la fortune publique »;

Qu’il avait d’ailleurs indiqué que « Face à un tel régime, nous devons résister, nous devons résister parce qu’il n’est plus acceptable que quelques familles, une caste, un clan, un club d’amis confisquent l’Etat, le pillent impunément continue de compromettre l’avenir de nos enfants et des générations futures pour leur seul confort égoïste alors que notre pays à l’un des salaires minimum mensuel les plus bas au monde 36 270 francs CFA »;

Que répondant à cet appel, plusieurs camerounais sur l’ensemble du territoire national et à l’étranger sont descendus dans la rue pour manifester pacifiquement leur indignation face au régime de Yaoundé;

Que comme à l’accoutumée, les forces de maintien l’ordre ont fait un usage disproportionné de forces face aux manifestants à mains nues et ont fait preuve d’une barbarie à nulle autre pareille en tirant à balles réelles à bout portant ;

Que c’est ainsi que près de 25 personnes ont été interpellées et gardées à vue à Bandjoun, chef-lieu du département du Koung-Khi, dans l’Ouest du pays, près de 60 personnes torturées et séquestrées dans plusieurs lieux de privation de liberté de Yaoundé dont le Commissariat central N°1, environ 45 personnes à Bafoussam et 15 à Mbouda, dans l’Ouest du pays privées de liberté;

Qu’à Douala, capitale économique, la répression policière a été particulièrement aveugle avec deux cadres du MRC grièvement blessés par balles réelles, M. Célestin DJAMEN, Secrétaire National en charge des droits de l'homme est tombé à Logbessou sous les balles du Commissaire de police principal ONDOUA ONGONO Hervé Marie, Commissaire central n°4 de la ville de Douala et Me Michelle NDOKI, vice-présidente du directoire des femmes du MRC, cueillie par un Inspecteur de police à l’entrée de l’hôpital général de Douala alors qu’elle se rendait au chevet de son camarade Djamen admis en soins intensif dans cette formation hospitalière;

Que plusieurs personnes ont été blessées soit par balle réelle à l’instar d’un certain ROSTAND, au marché Nkolouloun à Douala, soit victimes de quelques contusions, égratignures, et autres intoxications aux gaz lacrymogènes à travers le pays;

Qu’au terme d’une marche qu’il a dirigée à Ndokoti, Douala, le Pr. Maurice KAMTO a appelé ses partisans à poursuivre, sans relâche, les manifestations d’indignation face à la barbarie du régime de Yaoundé;

Que les représentations diplomatiques du Cameroun en France, à Paris, en Belgique, en Allemagne, en Angleterre… ont subi l’assaut de la colère généralisée et des scènes de vandalisme, sans précédent, des manifestants ce 26 janvier ;

Qu’au cours d’une conférence de presse conjointe avec son collègue de l'Administration territoriale à Yaoundé ce 26 janvier 2019, le Ministre de la Communication et porte-parole du Gouvernement, René Emanuel SADI, a affirmé, sans scrupule, qu’ «Aucun tir à balles réelles n'a été effectué à Douala sur des manifestants" suite aux manifestations publiques interdites;

Que, dans son attitude guerrière et irresponsable qui lui sied, le Ministre de l’Administration territoriale, Paul ATANGA NJI a affirmé que les personnes interpellées seront face à la dureté de la loi en indiquant une répression sans merci de tout désordre et des jours difficiles pour le leader du MRC;

Que dans un communiqué rendu public ce 26 janvier, le Bâtonnier de l’Ordre des Avocats du Cameroun, Me TCHAKOUNTE PATIE Charles « dénonce et condamne tout usage disproportionné de la force publique à l’égard de la population civile » en exigeant la libération des trois avocats arrêtés, Me TASSA André Marie à Bafoussam, Me SIMH Emmanuel à Yaoundé et Me NGALIEMOU Alphonse, à Bafang ;

Que cette fébrilité inadmissible, démontre une fois de plus l’arbitraire qui caractérise toujours le régime de Yaoundé, quant aux violations flagrantes des libertés de réunions et de manifestations publiques au Cameroun, pourtant bien régies par les lois de 1990, sur les libertés publiques;

Qu’il s’agit bien d’une violation grave de la Loi n° 90/054 du 19 décembre 1990 portant sur le maintien de l'ordre qui stipule en son Article 3 que : « (1) L'usage des armes est interdit dans les opérations courantes de maintien de l'ordre public. (2) L'emploi du tir à blanc ou du tir en l'air est interdit. (3) Toutefois, les grenades lacrymogènes, les bâtons et autres instruments similaires peuvent être employés, en cas de nécessité, au rétablissement de l'ordre public »;

Que selon la Loi n° 96-06 du 18 Janvier 1996 portant CONSTITUTION : «Le Peuple camerounais affirme son attachement aux libertés fondamentales inscrites dans la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, la Charte des Nations Unies, la Charte Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples et toutes les conventions internationales y relatives et dûment ratifiées »;

Que la liberté de manifestation est reconnue par tous les instruments juridiques internationaux et les constitutions des États modernes comme l’un des droits fondamentaux de l'homme;

Que ces droits protégés sont des droits inhérents à la nature humaine et dont la proclamation est une constante dans les différents textes constitutionnels camerounais;

Que la liberté de manifestation est, avant tout, une liberté publique évoquée dans le cadre des droits de l'homme proclamés d'une part par les instruments juridiques internationaux et d'autre part, par les constitutions et lois des Etats modernes;

Que l’article 18 du Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques, ratifié par le Cameroun le 27 juin 1984 stipule que « toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion; (..) ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction, individuellement ou en commun, tant en public qu'en privé, (…). Tout comme l’article 19.1 dudit Pacte stipule que « Nul ne peut être inquiété pour ses opinions»;
Que l’article 11 de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, ratifiée par le Cameroun le 20 juin 1989 stipule que « Toute personne a le droit de se réunir librement avec d'autres »;

Que le président Paul Biya a toujours martelé « on n’a plus besoin de prendre le maquis pour exprimer ses idées »  ou d’une autorisation écrite pour exprimer ses opinions ou revendiquer un droit sur les voies publiques bien qu’il faille préalablement informer simplement les autorités administratives par écrit.
Eu égard à tout ce qui précède, Mandela Center International  :

1. Condamne, avec la toute dernière énergie, l’usage disproportionné de la force publique et des armes à feu contre les populations civiles;

2. Exige, avec une rare fermeté, l’interpellation de tous les auteurs des coups de feu en direction des manifestants et la remise en liberté immédiate et sans condition de toutes les personnes arbitrairement interpellées;

3. Avise, avec détermination, aux autorités de Yaoundé que les réunions et manifestations publiques sont légitimes et conformes au droit international dont le Cameroun a librement souscrit, sous peine d’être un «ETAT VOYOU »;

4. Encourage vivement, toutes les victimes de ces mesures iniques et injustifiées à recourir systématiquement à la justice contre leurs auteurs dont l’Etat et obtenir des réparations devant les instances internationales;

5. Rappelle, avec fermeté, aux pouvoirs publics que « Ceux qui rendent les révolutions pacifiques impossibles rendent les révolutions violentes inévitables», selon John F. Kennedy;

6. Recommande vivement au régime de Yaoundé de prendre conscience que c’est cette attitude suicidaire et irresponsable qui a conduit à la sale guerre dans les Régions anglophones du Cameroun depuis 2016;

7. Avertit, clairement, le vaillant peuple camerounais que tout citoyen a le droit de braver la peur pour s’exprimer et manifester pacifiquement sans crainte de représailles de la part des forces de l’ordre.
…………………………………………………………
Pour toute information complémentaire, bien vouloir nous contacter aux adresses suivantes :
Email : ongmandelacenter@yahoo.com  ou comptoirasssitancejudiciaire@gmail.com ou solutionscameroun@gmail.com 

Tél. : (00237) 679 79 81 80 / 678 912 205 / 699 25 87 77

Fait à Yaoundé, le 26 Janvier 2019

Le Secrétaire Exécutif Permanent

Jean Claude FOGNO

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