Yaoundé : Week-end agité en perspective
CAMEROUN :: POLITIQUE

CAMEROUN :: Yaoundé : Week-end agité en perspective :: CAMEROON

Alors que le Mrc appelle à protester pacifiquement dans la capitale et dans tout le pays, le préfet du Mfoundi, Jean Claude Tsila, met en garde les populations contre cette initiative.

Dès demain samedi 26 janvier, les militants et sympathisants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), entendent descendre dans les rues à travers le pays pour manifester pacifiquement. Le mot d’ordre invite les Camerounais « de l’intérieur et de la diaspora » à marcher pour dire « Non au hold-up électoral ! Oui au recomptage des votes ! Non à la guerre civile au Nord-Ouest et au Sud-Ouest ! Oui au dialogue inclusif ! Non au pillage des fonds publics dans le cadre de la Can (Coupe d’Afrique des nations, Ndlr) 2019. Oui à la sanction des pillards ! Non à la transition de ‘gré à gré’ entre M. Biya et son entourage ! Oui à la réforme consensuelle du système électoral ! », lit-on sur un tract en circulation. Seul hic, l’autorité administrative n’approuve pas l’initiative.

Dans un communiqué rendu public hier 24 janvier, le préfet du Mfoundi, Jean Claude Tsila, met en garde les populations de son territoire de commandement. « Tout en rappelant aux uns et aux autres que les manifestations à caractère vindicatif demeurent interdites sur l’ensemble du département du Mfoundi, il (le préfet, Ndlr) invite les habitants de la cité capitale, siège des institutions de la République, à faire montre comme par le passé, de maturité, de patriotisme et de civisme ; et à ne point prêter le flanc à ces mots d’ordre à tout le moins irresponsables et séditieux dont l’implémentation ne saurait [nous] laisser indifférent », dévoile le document.

Le Mrc ne démord pas pour autant. « La marche est un droit constitutionnel. […] L’agitation d’un préfet à la retraite ne peut pas nous détourner de [notre] objectif. Nous nous félicitons déjà qu’il fasse [notre] publicité sur le média national et nous l’invitons d’ailleurs à la marche. Nous allons marcher pour l’intérêt supérieur des Camerounais. Nous savons bien qu’ils vont mettre les forces de l’ordre partout, afin que personne n’arrive à aucun lieu. camer.be. C’est connu et ça ne sera pas une nouvelle s’ils nous empêchent de marcher. Nous n’allons pas renoncer. Nous allons marcher », promet le secrétaire national à la communication du Mrc, Sosthène Médard Lipot.

Avant lui, le candidat classé officiellement deuxième à l’élection présidentielle, Maurice Kamto, avait déclaré le 15 janvier dernier, lors de la cérémonie de présentation des voeux aux médias : « [Notre] combat pour la liberté et la démocratie au Cameroun n’est pas un combat personnel et circonstanciel. Le 26 janvier 2019, nous lancerons les marches que j’ai annoncées dans mon message de fin d’année 2018. L'info claire et nette. Dans les principales villes du Cameroun, nous allons sortir. Nous allons marcher pacifiquement, sans armes, pour dire Non ! […] Et si on devait nous tuer à cette occasion, on nous tuera nous tous. Et si je devais être seul, alors, qu’on me tue moi ».

La prochaine phase des « marches blanches » du Mrc est prévue le 09 février prochain, aussi bien au Cameroun que dans la diaspora. Le parti invite « les anglophones et les francophones » à y prendre part. Sur place au pays, il s’agira pour les « marcheurs venus des régions et du pays profond », « de tenir pacifiquement le siège de la capitale (Yaoundé, Ndlr) jusqu’à ce que M. Biya et sa bande écoutent enfin le peuple », élabore le tract en circulation. A l’étranger, la diaspora camerounaise est invitée à marcher devant les sièges de l’Union africaine (Ua), du Parlement européen et de l’Organisation des Nations-Unies (Onu).

Lire aussi dans la rubrique POLITIQUE

Les + récents

partenaire

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo