Lutte contre Boko Haram : Les terroristes font peser le danger sur le Cameroun
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Lutte Contre Boko Haram : Les Terroristes Font Peser Le Danger Sur Le Cameroun :: Cameroon

Le 14 janvier dernier, ils ont saccagé la base militaire nigériane de Rann entraînant la fuite de 50.000 réfugiés et de trois militaires.

Hier, les humanitaires s'affairaient auprès de ces réfugiés nigérians qui ont afflué à Bodo, Madina, Cours, Medina et autres villages camerounais le long du fleuve El Beid dans le département du Logone et Chari. Selon ces humanitaires, seuls 40℅ des 76389 déplacés internes que l'Organisation internationale des migrations avait dénombrés au mois de décembre 2018 sont restés à Rann. Notre confrère Sahara reporters a confirmé hier que 50000 déplacés internes ont fui Rann à une dizaine de kilomètres de la frontière camerounaise tout au plus. Ils se seraient réfugiés au Cameroun ou le long de la frontière.

En réalité, ces réfugiés effectuent des va et vient et jouent à cache-cache avec les forces de défense du Cameroun qui ne veulent pas de cette forte présence de Nigérians sur la frontière. Selon nos sources, des dispositions auraient été prises pour les renvoyer à Rann. Les militaires s'emploient à repousser discrètement ces réfugiés, "qui ne peuvent pas rester à Rann puisque les militaires nigérians menacent d'abandonner leur camp", s'inquiète un humanitaire.

Comme pour lui donner raison, trois militaires nigérians en fuite ont été recueillis par les forces camerounaises. Ils sont eux aussi arrivés après la dernière attaque de Boko Haram sur Rann. C'était dimanche dernier vers 17h. Les combattants djihadistes en grand nombre ont pris d'assaut ce petit village de l'État nigérian de Borno. Très vite, les compagnons d’Al Barnaoui ont pris le dessus sur les militaires du camp. L'info claire et nette . On dit que les djihadistes se sont renforcés de combattants de l'État islamique enfuis de Syrie. Ces derniers ont apportés des tactiques et une détermination auxquelles les militaires nigérians ne savent pas résister. Le camp a été pris. 14 personnes dont trois militaires tués. Des armes et munitions détruites ou emportées.

Trois camions militaires confisqués. Un hôpital et deux centres de santé pillés. Deux camions transportant de l'aide humanitaire détruits par le feu. Boko Haram a aussi volé 455 boeufs et 663 moutons. Notre source affirme que les militaires nigérians de Baga promettent d'abandonner leur poste. Ils se plaignent de leur faible armement qui ne leur permet pas de résister à la nouvelle puissance de feu de Boko Haram. Une puissance dont les djihadistes ont fait la démonstration le 28 décembre 2018 à Baga. Ils sont arrivés dans cette ville des abords du lac Tchad de nuit. C'est une ville caserne où sont logés trois grands camps.

Boko Haram avait fait fuir plus de 1000 soldats et l’a occupé jusqu'au 06 janvier dernier. Les insurgés nigérians qui se seraient considérablement renforcés semblent irrésistibles. Les autorités nigérianes ont pourtant déployés des moyens exceptionnels comme l'aviation et l'artillerie. Abuja qui organise des élections présidentielles le mois prochain aurait aimé brandir une victoire sur Boko Haram comme argument de campagne et gage d'efficacité. Seulement, ces insurgés qui flirtent avec la frontière camerounaise ont fait une mue à laquelle les autorités ne semblaient pas s'attendre.

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