Quand un peuple a soif de justice…
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La justice n’est pas que le qualificatif du POUVOIR JUDICIAIRE, celui-là qui prend la forme d’une institution ou d’une administration publique constituée d’un ensemble de juridictions, ayant pour charge d’administrer la justice sur un territoire donné. Elle est aussi, d’une part un PRINCIPE MORAL de la vie sociale fondé sur la reconnaissance et le respect du droit des autres, par l’équité (droit naturel) ou la loi (droit positif) ; d’autre part le POUVOIR D’AGIR pour faire reconnaître et accepter ces droits. camer.be. C’est pour traduire ce double rôle d’administration des châtiments et de détentrice de la vertu morale d’arbitrage que la justice est symbolisée par le glaive et la balance. Parce que le droit est UN INSTRUMENT D’ENCADREMENT ET DE NORMALISATION DES RAPPORTS SOCIAUX, celui qui est chargé d’élaborer ou d’adopter le droit, doit être guidé par l’intérêt supérieur de la société et des hommes sur et pour lesquels il fait oeuvre d’élaboration ou d’adoption normative. Parce que le droit est UN OUTIL DE REGULATION SOCIALE, celui qui est appelé à dire le droit ou à rendre justice, doit conduire son office en ayant à l’esprit tant l’homme pour qui cette justice est instituée, que la concorde et la cohésion de la société pour laquelle cette justice est institutionnalisée.

Aussi, est-il tenu, au-delà des principes d’ISONOMIE (égalité de tous devant le droit) et d’ISOCRATIE (égalité de tous devant le pouvoir), de faire de son office un outil de consolidation de la paix et de pacification des cœurs. TOUTE JUSTICE SANS HUMANISME EST TYRANNIQUE, fût-elle fondée en fait et en droit ! TOUTE JUSTICE SANS AMOUR EST SOURCE DE DIVISION ET DE FRACTURE DU LIEN SOCIAL, fût justifiée en apparence par le contexte et ses contraintes. Dans cette perspective, on comprend aisément que l’adage ‘‘dura lex sed lex’’ transpire un positivisme non seulement abstrait et aveugle, mais totalement désincarné et contraire aux valeurs qui fondent toute société, légitiment ses projets et ses actions, orientent ses trajectoires de vie et dessinent son devenir, a fortiori les valeurs africaines : le caractère sacré de la vie, la justice, la foi en Dieu, la solidarité, la liberté, l’harmonie et l’équilibre.

Si la règle de droit est le produit d’un environnement, elle ne saurait s’appliquer au mépris du contexte. Le nôtre est suffisamment perturbé et agité par des contestations politiques, des convulsions sociales et culturelles, des mobilisations d’exacerbations des passions ethniques et identitaires. Toute ces revendications qui renseignent d’une floraison de crises et témoignent d’une profonde aspiration au changement, dessinent le même tableau de la discrimination et de l’injustice, écrivent au Prince la même lettre de la souffrance. Le Peuple a faim et s’est habitué, comme en temps de guerre, à se contenter de peu en espérant voire poindre un jour nouveau, irradié par les rayons salvateurs d’un soleil de bonne saison. Le Peuple a soif, une soif inextinguible de justice qui ne peut être assouvie que par plus d’équité, d’égalité, de solidarité, de discrimination positive, de paix, de partage, de dialogue et d’amour.

Si le retour à la liberté de certains de nos compatriotes est un geste d’apaisement fort qui va dans le sens de cette justice humaniste, le Peuple tout entier espère voir ces gestes se multiplier, et surtout vivre UNE JUSTICE SYSTÉMIQUE ET SYSTÉMATIQUE, bénéficiant à tous pour espérer adoucir les cœurs de tous.

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