MALVERSATIONS : Des cadres du Minfi dans une affaire de gonflement de salaires
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Cinq personnes incarcérées à la prison centrale de Yaoundé–Kondengui répondent des faits de gonflement de salaires et de détournements de deniers publics. Deux d’entre eux ont présenté leur défense sur les charges retenues à leur encontre.

Une louche affaire de gonflements de salaires et de détournement des fonds publics oppose le ministère public à M. Mouliom, contrôleur de trésor, M. Essindi, agent des finances à la retraite, Lietbou Abdalal, Tchimi Charles Léonard et Moussa Mallom qui sont, quant à eux, parmi les nombreux facilitateurs qui inondent les alentours du ministère des finances. Le 16 novembre 2018, accompagnés de leurs avocats, ils étaient tous présents au box des accusés. Seul, un certain Nguinang Joël, désigné comme le cerveau du groupe, a toujours brillé par son absence aux audiences.

A la suite de leurs coaccusés, il est revenu, à Moussa Mallom et M. Mouliom de présenter devant la barre du Tribunal de grande instance du Mfoundi, ce 16 novembre, leur témoignage sur les faits qui leur sont reprochés. Prenant la parole le premier, Moussa Mallom explique que le 3 décembre 2015, son coaccusé Tchimi Charles est arrivé chez lui avec les photocopies des dossiers d’avancement de solde pour lesquels il a sollicité son intervention au Minfi. Mais Moussa lui aurait répondu qu’il n’avait pas la possibilité de le faire lui-même ; surtout que son frère, secrétaire particulier du Minfi, lui avait interdit de telles transactions.

Moussa dit s’être donc rabattu sur un facilitateur qu’il connaissait et lui aurait remis lesdites photocopies le 18 décembre 2015. Le facilitateur en question à son tour les conduira au domicile de M. Mouliom le 19 décembre 2015. «Ce jour-là, Mouliom nous a dit qu’il est parti du ministère en 2009 et qu’il ne nous fait aucune garantie sur la suite de l’opération ; mais qu’il fera recours à ses anciens collègues pour nous aider. Le portail de la diaspora camerounaise en Belgique. Pendant qu’on attendait sa réaction, j’ai été interpellé en janvier 2016 par les forces de gendarmerie», s’est justifié l’accusé. S’agissant des accusations de gonflement de salaires qui lui sont imputées, M. Moussa Mallom a rétorqué que c’est devant le juge d’instruction qu’il a été mis au courant de cette affaire, marquant son étonnement dans la mesure où il ne travaille pas au ministère des Finances. Il a dit avoir pris ces dossiers dans le seul but d’aider son ami Tchimi. Pour sa défense, il a ajouté qu’il est ignorant de toutes les incriminations portées à son encontre, indiquant qu’il a fait la connaissance de M. Essindi qu’on aurait surpris avec la somme de trois millions de francs devant le parquet.

À sa suite, M. Mouliom qui s’est présenté comme contrôleur du trésor a expliqué au tribunal qu’il a travaillé à la direction du budget de 2008 à 2009, avant d’être affecté à la Trésorerie générale de Bafoussam. C’est pendant qu’il y était encore qu’il a été contacté dans le cadre de cette affaire. Le seul rôle qu’il reconnaît avoir joué, c’est d’avoir obtenu de M. Essindi le fichier du bordereau général de mission. Il explique que ce document ressort tous les salaires mensuels des fonctionnaires et agents de l’Etat du Cameroun. Et qu’il peut être consulté par le public après paiement desdits salaires. Il dit avoir sollicité ce bordereau pour savoir les différents changements survenus dans les salaires des concernés. Il a souligné par ailleurs qu’en recevant les photocopies querellées, il était question pour lui de suivre les dossiers déjà introduits au service du courrier, afin que les intéressés obtiennent leurs avances de solde.

Pour lui, il n’est pas possible de gonfler les salaires sur la simple base du bordereau général. Il a également noté que le mot de passe qu’il utilisait au service informatique du temps où il travaillait au ministère des finances avait été annulé lors de son affectation. Il a conclu son propos en précisant que l’opération objet du litige, que devait conduire un certain Joël Nguinang en service au Minfi, et actuellement en fuite, n’a pas prospéré. Il a nié les déclarations que les policiers lui ont prêtées à l’enquête préliminaire, ainsi que celles contenues dans le procès-verbal de l’information judiciaire, en soulignant qu’il a signé le procès-verbal (PV) de cette enquête sous les menaces des policiers.

Lors des débats, les avocats des accusés ont estimé que cette affaire est sans objet et qu’il s’agit-là d’un dossier vide dans lequel leurs clients ont servi de boucs émissaires pour couvrir les vrais auteurs du gonflement des salaires et détournement des fonds publics. Pour eux, cette affaire qui est partie d’une dénonciation anonyme est l’arbre qui cache la forêt et qu’ils entendent le démontrer à la prochaine audience prévue le 21 décembre 2018, à l’occasion de leurs plaidoiries.

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