Cameroun: PAUL BIYA, PRESIDENT A VIE A T-IL BESOIN DE FELICITATIONS ?
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Cameroun: PAUL BIYA, PRESIDENT A VIE A T-IL BESOIN DE FELICITATIONS ? :: CAMEROON

C'est nous qui avons besoin de Paul Biya, il n'a pas besoin de nous : qu'il travaille ou pas, c'est bien. Qu'il soit là ou en Suisse, c'est encore bien. Que vous le critiquiez ou l'insultiez, il a le gout de ça, vous finissez par venir ou revenir à lui : demandez à Tchiroma, Momo, Ekindi et aux " opposants " qui entreront bientôt au " Gouvernement des Grandes Opportunités pour la Paix et la Construction du Cameroun ". Qu'on le vote donc ou pas, il gagne toujours...

Quand on fait 12 minutes de campagne, après avoir été attendu pendant 4 ans de guerre inédite contre le terrorisme et une invasion barbare, et que, pourtant, les populations, baignées de poussière à votre passage, rient comme si la rude misère les chatouillait, applaudissent comme si les fétus de paille de leurs écoles à l'abandon claquaient sous l'harmattan, on se passe bien de la vanité des félicitations. Le roi de Mvomeka n'a pas le sceptre qui vacille !

Quand on fait 12 minutes de campagne, chaussant des lunettes noires pour ne pas lire la banderole de ces populations et ces électeurs " surs ", sans eau, colonisés par le choléra, dinant parfois de poussière quand la secheresse s'invite à table, qui clament qu'ils ne sont pas des moutons pour tancer le fils du coin, on se passe bien des félicitations. Aux rois absolus, l'alzheimer des pauvres...

Quand on fait 12 minutes de campagne, comme 15 minutes du très rare Conseil des ministres, et qu'à l'Est où le soleil s'est couché sur le developpement, les populations dans la version Atangana-Essombé des résultats, vous gratifient de 92 % des suffrages, à quoi bon ? Si l'on ne construit pas d'hopitaux pour les maladies qui déciment d'habitude, pourquoi s'occuper du syndrome de Stockholm ? Sankara disait qu'on ne libère que celui qui veut sortir de sa condition. A l'Est, rien de nouveau donc...

Quand on fait 12 minutes de campagne, comme on fait deux discours par an, ayant sorti Clément Atangana de la retraite, nommé des membres du Rdpc à Elecam et au Conseil Constitutionnel, pourquoi voulez-vous que la Crtv se prive de vous montrer en trois jours, une scène de théâtre, digne des plus somptueuses parodies de procès de la Rome antique, le latin tropical en plus, alias contentieux électoral ? On ne trompe que les peuples qui badinent et se laissent enfumer par des acteurs hors pair...

Quand on fait 12 minutes de campagne, comme on fait deux rares communiqués de condoléances à des familles de compatriotes de renommée, alors que des leaders de l'opposition ont sué sang et eau à parcourir le territoire, vu leur bus bruler à force de dévaler les pistes honteuses de nos routes, sollicité les kolos mille mille francs pour la caution, et que l'on entende encore des concitoyens répeter la mauvaise traduction de votre slogan de campagne, à quoi servent des youyous de félicitations ? Les seigneurs ne se tapent pas le corps...

Quand on fait 12 minutes de campagne, comme on fait passer un match de finale de Coupe du Cameroun directement aux tirs de penalty, évitant les prolongations, et que fin octobre, le pays de Samuel Mbappé Leppé, Roger Milla et Samuel Eto'o, ne soit pas encore certain d'organiser une Can qui aurait pu et du être naturelle, et qu'on l'on vous explique, des ministres en cour et des griots bruyants, que vous êtes l'homme de la situation, à quoi bon l'aumone d'un oyenga ? Un grand joueur politique ne manque pas d'équipe...

Quand on est élu, selon les chiffres Atangana-Essombé, par 2 millions de Camerounais sur 25 millions au total et près de 14 en âge de voter, que plus de 3 millions de Camerounais ont préféré écouter le mendjan et boire le vin de palme le jour du vote, et qu'au lieu d'une humilité de moine, une remise en cause et une introspection de sage, vos ministres de la Communication les " oiseaux de mauvaise augure et les organisations internationales " et que celui de l'Administration territoriale terrorise les opposants, reclus forcés et empechés de manifester, pourquoi attendre des félicitations ? Comme dans le Titanic, tant qu'on n'est pas au fond de la mer et que l'orchestre continue de jouer, les rois absolus se félicitent plutôt de leurs illusions...

Il faudra désormais à la place des élections, une séance d'exorcisme général à nous les Camerounais. Comme l'adage Fang le dit : abel abelye, avol, ke volye, c'est cuit, mais ce n'est pas encore refroidi !

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