Inondations, effondrement des chaussées: Et si cela survenait en pleine CAN 2019 ?
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Les villes côtières du Cameroun présentent depuis peu un visage désolant, celui de la forte dégradation de ses infrastructures de communication à la faveur des fortes pluies au point de susciter de réelles appréhensions au moment où la CAF effectue son ultime mission d’inspection en prélude à l’organisation de la CAN 2019.

Et quand bien même le gouvernement a promptement réagi face à cette situation, il subsiste pourtant de réelles appréhensions quant au bouclage des réfections et réhabilitations édictées fort à propos par le Chef de l’Etat en mobilisant d’importants financements pour ce faire.

Sans être des oiseaux de mauvais augure, il y a tout de même lieu de décrier l’absence de structure prompte à réagir en cas de survenance de situations malheureuses dans le genre de celles enregistrées il y a peu à Douala et à Limbe où des glissements de terrain emportèrent des populations riveraines de divers sites sur le flanc de la montagne. Si à l’évidence il s’est agi de phénomène naturel, il n’en demeure pasmoins vrai qu’on aurait pu éviter une telle catastrophe si d’aventure il existait un système d’alerte opérant en ce qui concerne la gestion des catastrophes disposant aussi bien de ressources humaines que matérielles pour la prompte prise en charge des victimes ou simplement des mesures préventives tenant d’une règlementation stricte imposée aux populations au moment de leur implantation et plus spécifiquement en matière de construction en évitant toute zone à risque, mais au lieu de cela, on a plutôt laissé prospérer un habitat spontané, eu égard à une politique de l’habitat plutôt inexistante et des plans cadastraux ambigus quand ils existent.

Résultat des courses, la moindre inondation draine un impressionnant lot de désastres entre noyade, ensevelissement de résidences, effondrement des chaussées et même parfois des perturbations préjudiciables du trafic assorties de d’accidents, comme ce fut notamment le cas avec la catastrophe d’Eseka consécutive à l’affaissement d’une buse au lieu dit Manyaï, non loin de Matomb ou encore celle vécue en fin du mois de juillet dernier àDouala 3e au lieu- dit Cogefar à Yassa.

Laxisme opérationnel

S’il est une constante à dégager de chacune desdites catastrophes, c’est indubitablement celle inhérente à la piètre qualité des ouvrages d’art enjambant drains et cours d’eau du réseau routier national. Du coup, on en vient à se demander comment s’opère la validation des marchés relatifs à leurs constructions res- pectives qui ne semblent guère intégrer les normes requises en termes de capa- cité de résistance du matériau utilisé ou simplement du dosage de celui-ci. En fait, on lorgne plutôt sur quelquemarché nouveau qu’engendrent ces situations catastrophiques.

A preuve, aussitôt qu’intervient quelque affaissement on se fait fort de suggérer des voies de contournement exigeant la mobilisation de disponibilités financières supplémentaires, en marge de celles participant des fonds dédiés pour assurer la maintenance desdites infrastructures. Et entre retards de libération de fonds exigibles et de mise en œuvre des chantiers, on soumet la population à l’expectative et aux désagréments en tous genres avant que des colmatages aériens viennent leur redonner quelque espoir vite dilué par l’inadéquation de l’ouvrage provisoire venant parer au plus pressé. Du coup, celui-ci se mue en ouvrage définitif quand bien même il ne répond pas toujours aux normes et commence alors le cycle des approximations dans la réalisa- tion des infrastructures de communication. Et quand par extraordinaire des compatriotes décrient cet état de fait, on a tôt fait de les taxer d’antipatriotes ou de critiques servi les contre le pouvoir.

Quid de la crédibilité

Or, on se serait plutôt attendu que les critiques récurrentes y afférentes faites à l’encontre du pouvoir consacrât une remise en cause de celui-ci en ce qui concerne le suivi et le contrôle des chantiers infrastructurels, il croit plutôt s’en tenir à l’existant quand bien même celui-ci ne serait pas conforme.Toutes choses qui ramènent plutôt vers le bas notre tissu infrastructurel qui doit pourtant être au top dans la perspective de la CAN 2019, eu égard au volet y afférent du cahier de charges édicté par la Confédération Africaine de Football.

Autant dire que ces dégradations en rajoutent à la pression autour de cet important événement qui devra booster à bien des égards de nom- breux secteurs au plan socioéconomique. Mais omettant que pour gagner de l’argent ou ce qui en tient lieu, il faut investir unminimum, on ne semble point mobiliser les ressources indispensables dans ce sens, tant on voudrait en sous-main tirer parti de chacune des situations qui, quoique dramatiques n’émeuvent guère ceux proches des marchés publics intervenant dans l’amélioration de nos infrastructures de communication.

Bien évidemment, on rétorquera côté pouvoir que l’impossibilité de maîtriser la nature constitue le plus important goulot d’étranglement dans la mise en œuvre réussie de la politique infrastructurelle nationale. Ce qui n’est en réalité qu’un savant sauf-conduit, quand on sait qu’en filigrane une clique tire les ficelles des marchés de réhabilitation des infrastructures de communication.

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