Consommation de stupéfiants à  l'école : ça devient inquiétant
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L’exclusion récente de neuf élèves du lycée technique, industriel et commercial de Yaoundé, pris en flagrant délit, vient allonger la liste des faits divers similaires.

La drogue a décidément franchi les grilles d’un établissement scolaire.  Le constat  a été  fait,  une  fois  de  plus, mercredi  dernier  à  la  brigade  de gendarmerie de Melen. Les éléments du commandant de brigade Benoît Mvogo  ont  interpellé  neuf  élèves du  lycée  technique,  industriel  et commercial  de  Yaoundé  dans  la chambre d’un étudiant de l’université de Yaoundé I.

Ces derniers, accompagnés  de  trois étudiants adultes de cette université, ont été surpris en pleine consommation de chanvre indien, de  la chichia et du whisky, entre autres. Selon une source ayant requis l’anonymat, une bonne frange des élèves âgés de 12 à 18 ans de l’établissement  susmentionné avouent avoir déjà fumé l’un de ces stupéfiants. Le constat établi dans les  services  de  médecine  scolaire et par certains chefs d’établissement de  la  place    est alarmant.

Surtout quand on constate que ces chiffres ont évolué en l’espace de quelques mois. Des élèves du collège de La Retraite  avaient  été  surpris  il  y  a quelques  mois  encore  en  pleine consommation de  stupéfiants. Il y a quelques années encore, ce sont 17 élèves du lycée classique de Bafoussam qui avaient été exclus pour les mêmes raisons. Ces  stupéfiants  font  sombrer  de nombreux jeunes dans la spirale de l’échec  scolaire  et  parfois  même dans  la  délinquance.  Les  garçons ne  sont  pas  les  seuls  concernés.

Les jeunes filles le sont aussi. Serge A., âgé de 22 ans, est chanteur de Rap.  La  dernière  chanson  de  son premier  album a été dédiée à ses camarades dont le destin a tristement basculé à cause de la drogue. Chanter  pour  eux  lui  a  semblé  le meilleur moyen de faire passer son message  afin  de  les  aider  et  les convaincre de revenir à une vie normale.

« Je pense que la drogue est un tueur. J’ai été dans cette situation et cela m’a valu plusieurs exclusions. Il a fallu que je me ressaisisse pour savoir quoi faire de ma vie », confie- t-il. Conscients du danger qui rôde, certains parents ont de la peine à trouver le meilleur établissement pour leurs  enfants.  Certains  se  renseignent d’abord sur la réputation de l’école.  «  Je  préfère  rencontrer les chefs  d’établissement  car  je  veux être sûre que mon enfant sera bien encadré », déclare Yvette Tchoungang, parent d’élève.

« De la 6e en terminale,  les  élèves  peuvent  se procurer  de  la  drogue  moyennant quelques pièces », poursuit Serge A. Ces drogues, expliquent certains anciens  élèves, leur  sont  fournies par de soi-disants vendeurs de documents. Des enseignants sont parfois au courant de ce qui se passe en  dehors  des  lycées. 

Emmanuel Atangana, en service dans un établissement de la place, affirme qu’il rencontre  chaque  jour  des  élèves en détresse.  Pour lutter  contre ce fléau, des structures d’encadrement ont  été  mises  en  place.  Objectif  : sensibiliser et expliquer aux élèves les dangers de la consommation de la drogue .

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