Cameroun: Les évêques disent détenir les preuves de l'assassinat de Mgr Benoit Bala
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Cameroun: Les évêques disent détenir les preuves de l'assassinat de Mgr Benoit Bala :: CAMEROON

En prélude à l’ouverture de l’assemblée plénière de l’Acerac centrée sur « le dialogue en Afrique centrale », Mgr Samuel Kléda et le cardinal Christian Tumi ont profité pour revenir sur les « circonstances non élucidées » de la mort de l’archevêque de Bafia.

Sujet sensible, réponse sensible. L’affaire Mgr Jean Marie Benoit Bala n’a pas fini de faire parler d’elle. Hier lundi, au palais des Congres de Yaoundé, à l’occasion de la 11ème assemblée plénière de l’Association des conférences épiscopales de la région de l’Afrique centrale (Acerac), les évêques sont revenus et ont pensé « particulièrement » à M. Jean Marie Benoit Bala, « mort dans des circonstances non élucidées ». 

C’est le deuxième évêque « assassiné au Cameroun », mentionne Mgr Samuel Kléda, dans son discours de 26 minutes en présence d’une centaine de personnalités parmi lesquelles des ministres du gouvernement, évêques d’Afrique centrale, diplomates, entre autres. Le président de l’Acerac ajoute d’ailleurs souhaiter que la lumière soit faite sur la mort de « notre frère (... ) tué par des criminelles ». « C’est un problème de justice. Quand quelqu’un a été tué, il faudrait bien qu’on cherche ceux qui ont posé cet acte-là ». 

Alors que les premières conclusions de l’enquête judiciaire ont été révélées mardi 4 juillet dans un communiqué de Jean Fils Ntamack, Procureur général près de la Cour d’appel du Centre, signalant « la noyade » comme « la cause la plus probable du décès de l’évêque », le chef des évêques de l’Afrique centrale balaie, cette approche, d'un revers de la main et persiste et signe sur la position de « l’assassinat » avec des preuves. « Nous avons nos éléments. Si nous affirmons quelque chose, les évêques, nous sommes des responsables. 

Donc, ce que nous disons, c’est la vérité que nous disons. Nous sommes convaincus de cela », lâche d’une voix ferme l’Archevêque de Douala aux micros des journalistes. Ce n’est pas tout. Le plus troublant dans cette histoire, souligne-t-il, est que Mgr Bala « n’est pas quelqu’un qui prenait des positions ». Il n’en voulait à personne. Car, « parfois, on peut dire que l’homme a des ennemis », « c’est quelqu’un qui cherchait la paix » et « capable de vivre avec tout le monde ». 

Pour les évêques, la grande question est « maintenant » de savoir «pourquoi » ce décès. Un point de vue partagé par le Cardinal Christian Tumi. Connu pour son intégrité, ce dernier soutient aussi que l’église a des éléments prouvant la thèse du « crime ». 

Et pour cause, lors de leur présence le 02 juin dernier quand le corps sans vie de l’évêque de 58 ans a été retrouvé dans le fleuve de la Sanaga par les sapeurs-pompiers, « il y avait des signes qui ne trompent jamais et ne se trompent pas », glisse-t-il. Autres sujets abordés Le dialogue entre les communautés, la paix, l’extrémisme religieux, etc., ont été au cœur de la conférence des évêques de l’Afrique centrale, ayant pour thème « l’œcuménisme et le dialogue interreligieux ». 

Les évêques ont maintenu à l’unanimité l’importance de dépasser les différences et les préjugés et appellent à l’unité mais aussi au changement des mentalités pour un monde meilleur. Cependant, indiquant ses intentions suite au décès de M. Bala, le président de l’Acerac tient à préciser que leur vocation n’est pas de donner du poids à cette divergence d’opinions, mais le désir de « paix », « de justice ». « Nous voulons que la vérité soit établie pour qu’il n’y ait plus d’autres crimes ». 

Avec des « éléments », il dit espérer donner davantage de détails à ce sujet. « Ce n’est pas le moment de mettre ça sur la place publique », précise-t-il.

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