Cameroun, Vincent Sosthène Fouda: "Non au fédéralisme et encore moins à la sécession!"
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Cameroun, Vincent Sosthène Fouda: "Non Au Fédéralisme Et Encore Moins À La Sécession!" :: Cameroon

L’union nationale ne peut cependant se limiter à la posture, sinon, elle prête le flanc au reproche du calcul politique 

L'image de la nation assemblée, telle une grande famille, fruit de la conquête et du protectorat consensuel entre les Allemands et nos chefs Douala a beaucoup été écornée ces derniers jours. Cette image a été gravée dans notre mémoire collective par nos historiens et en particulier Engelberg Mveng qui voit dans « la patrie vivante » une personne. L'unité nationale figure en toutes lettres parmi les principes de notre Constitution : « Fier de sa diversité linguistique et culturelle, élément de sa personnalité nationale qu'elle contribue à enrichir, mais profondément conscient de la nécessité de faire son unité, proclame solennellement qu'il constitue une seule et même nation, engagée dans le même destin et affirme sa volonté inébranlable de construire la Patrie camerounaise sur la base de l'idéal de la fraternité, de justice et de progrès ». Ce sont ces mots qui ouvrent le préambule de notre loi fondamentale; comme le disait le général de Gaulle parlant de son pays, « depuis l’aurore de notre histoire, nos malheurs furent toujours en proportion de nos divisions ». Ces mots sont pour nous aujourd’hui…

L’unité du Cameroun doit s’exprimer par une politique, des actes conformes à la volonté de la Nation considérée dans son unité. Oui, si l’unité nationale reste au seul niveau des mots, de la baïonnette, des lois et des symboles sans les obligations envers les institutions et le peuple, alors, elle apparaît comme relevant de l’incantation et du déni des réalités.

L’unité nationale doit exprimer l'existence d'un peuple camerounais dans toute sa diversité. Le discours de l'unité nationale doit être en lui-même mobilisateur, parce qu’il évoque la paix, l'efficacité, la force d'un pays en marche, permettant aux dirigeants de se présenter en « pères de la nation. »

En revanche, si l'unité nationale reste au seul niveau des mots et des symboles, il apparaît comme relevant de l'incantation et du déni des réalités. Je crains que nous en soyons là. La politique qui nous gouverne aujourd’hui, ne mobilise plus le pays, elle donne et traduit un sentiment de désarroi et d'impuissance du pouvoir politique. Cette politique vieille, épuisée, manque d’outils d’action face à la crise que nous traversons aujourd’hui. Quand l'avenir est

incertain, quand la jeunesse est aux abois, le recours au discours de l'unité nationale est un réflexe classique, fréquent, habituel, destiné à masquer un désarroi. Mais l'unité nationale ne peut se limiter à la posture, sinon, elle prête le flanc au reproche du calcul politique. Le discours de l'unité nationale a été tellement galvaudé dans l'histoire qu'il en a perdu une partie de sa portée et entraîne un certain scepticisme voire de l'incantation quand les citoyens attendent d'être gouvernés et non sermonnés. Je reste persuadé que la fortune ne peut point trahir un Cameroun rassemblé autour de tous ses enfants de part et d’autre du Moungo, du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, dans les campagnes et dans les villes.

Vincent-Sosthène FOUDA

Président du Mouvement Camerounais Pour la Social-Démocratie [M.C.P.S.D]

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