Qui sont-ils ? Que font-ils ? Incursion dans l’univers des robes noires hexagonales qui défendent les anciennes pontes du régime confrontées à la Justice.

Les anciens dignitaires du régime de Paul Biya aujourd’hui en disgrâce leur font presque tous les yeux doux. Dans le milieu judiciaire camerounais, pour les railler, on les appelle « Marabouts blancs en robe noire». C’est à cette escouade d’avocats hexagonaux que la plupart des « prisonniers Vip » aime à confier la défense de leurs intérêts aussi bien dans les prétoires de Yaoundé ou Douala que sur les bords de seine pour porter leur cause à l’international.

La langue, l'histoire et la culture communes, les outils juridiques calqués sur ceux de l'ancienne puissance coloniale ne sont pas étrangers à leur pouvoir de séduction. Mais surtout, comme le résume un avocat ayant requis l’anonymat « les membres de la nomenklatura trouvent plus chic d'être conseillés par un français ou une star du barreau parisien, que par un camerounais ».

Mais, avant tout, ces robes noires sont jaugées à l'aune de leur capacité d'influence, réelle ou supposée, de leur proximité avec les puissants et de l'épaisseur d'un carnet d'adresses éclatant, le cas échéant. Me Jean-Paul Benoît, l’avocat français de Marafa Hamidou Yaya, dans une interview parue dans l’hebdomadaire parisien l’Express, le reconnait : « on m’approche pour mes bonnes relations avec le gouvernement actuel (administration Hollande, Ndlr) et non parce que je suis le meilleur de Paris », se gausse-t- il.

L’opération Epervier apparait comme un terrain de prédilection pour ces avocats français qui se trouvent au confluent de la politique, des affaires et du lobbying. Au Cameroun, nos stars du barreau parisien semblent trouver ce qu’ils aiment: des clients qu’on dit être fortunés, des proies médiatiques, des effets de manche dans les prétoires, quitte à faire grincer les dents de leurs confrères locaux. Si ces derniers sont toujours associés aux dossiers, car ils connaissent mieux l’environnement politique et culturel, c’est à chaque fois les avocats parachutés qui captent la lumière.

Eux qui, croit-on, impressionnent les juges, maîtrisent le verbe et influent sur les médias. Le Jour vous présente la poignée d’avocats français, héritiers de Me Jacques Verges, de regrettée mémoire, qui se bousculent aux côtés des clients « hors norme » de l’opération Epervier.

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